After quoi ?
Aussi appelé l’après-séance ou soin d’après-séance, l’after care représente le moment où, à la fin du jeu, la personne Dominante va prendre soin de la personne soumise (l’inverse est aussi vrai, nous y reviendrons plus tard).
Les séances BDSM, ou le moment de jeu, comme on aime l’appeler, peuvent être plus ou moins intenses pour la personne soumise. Mais qu’elles soient intenses ou pas, la personne qui vous a confié son corps le temps d’un instant a besoin de réconfort, pour se remettre des moments forts qu’elle vient d’avoir. Que ce soit de l’impact, de l’humiliation, du petplay, du dressage (maid ou pony par exemple), du bondage ou autres, l’after care reste indispensable.
Pourquoi faire un after care ?
Comme nous le disions précédemment, autant la personne Dominante que la personne soumise viennent de vivre un moment hors du temps. L’idée est de redescendre ensemble, de se reconnecter à une réalité, de prendre soin l’un de l’autre et aussi de discuter de ce moment qui vient de se passer.
Cette étape est extrêmement importante, car laisser une personne tout de suite après une séance BDSM équivaudrait à ne pas porter assistance à une personne en danger, car certaines séances BDSM peuvent laisser de graves séquelles morales ou physiques (et ce, autant d’un côté que de l’autre)!
Prendre soin de son partenaire de jeu, c’est le B.A.-BA d’une relation saine, vous êtes face à un humain et non à un jouet que vous rangez dans le placard dès que tout cela est fini !
Bref, que vous soyez ensemble au quotidien ou juste pour quelques instants, en tant que Dominant, vous vous devez d’intégrer ce temps dans le moment de jeu : l’after care doit finalement faire partie intégrante de votre séance.
Car, croyez en notre expérience, même si la séance était géniale, un after care raté peut complètement briser un lien et faire douter la personne de l’intérêt que vous portez pour elle.
L’after care est-il le même pour tout le monde ?
En réalité, non, même si quelques bonnes pratiques de base sont à connaître (on vous les décrit juste après).
Mais en soi, il y a, par exemple, des personnes qui ne supportent pas qu’on soit trop proche/affectueux (notamment lorsque l’on joue en one shot), qui ont besoin de redescendre seules !
Donc, même si, ici, nous allons vous décrire notre manière de faire et les bonnes pratiques, à vous d’investiguer avec votre partenaire pour trouver l’after care qui vous plaît et vous correspond.
Les bonnes pratiques pour un after care BDSM réussi
Après une séance, c’est un peu comme une deuxième naissance pour la personne soumise. Elle se retrouve bien souvent dans un état de vulnérabilité, sonnée par ce qui vient de lui arriver ou encore euphorique dû au shoot d’endorphine. Voyez cette personne comme une petite chose fragile que vous allez devoir peu à peu remonter pour qu’elle puisse reprendre pied.
Nos tips pour un after care réussi :
- Remettre dans l’ambiance, enlevez-lui son bandeau, menotte ou tout autre élément que la personne pourrait encore avoir, lié à la séance. Gérez la luminosité de la pièce si besoin.
- Installez-vous de manière confortable. Si la personne soumise a perdu connaissance, n’hésitez pas à lui surélever les pieds, ça l’aidera à revenir plus vite.
- Si la personne soumise est ok, c’est le moment du câlin, devenez enveloppant, rassurant, permettez-lui de se relâcher.
- Invitez la personne à laisser aller ses émotions, il est commun de voir des gens pleurer après une séance, ce n’est pas grave, juste du lâcher-prise.
- Proposer à la personne à boire/manger, si possible prévoyez toujours une bouteille d’eau à proximité.
- N’hésitez pas à parler à la personne, en lui disant votre gratitude et votre fierté, en la rassurant sur la belle personne qu’il/elle est.
- Assurez-vous que la personne soumise a retrouvé toutes ses capacités motrices.
- Proposez une première discussion à chaud sur les ressentis de chacun, si les deux parties le consentent. L’occasion en cas de safeword de comprendre, et même sans safeword, il est toujours bon de débriefer.
- Désinfecter, soignez votre soumis.e, pour notre part, nous avons toujours notre « kit de secours »: Biseptine et gaze pour désinfecter les plaies, Arnica pour les coups qui seraient susceptibles de faire de gros bleus, Biafine pour les brûlures et abrasions.
- Prenez du temps à deux jusqu’à ce que la redescente des deux parties soit totale. Ne laissez pas repartir votre partenaire de jeu si vous le sentez mal, sonné, pas en pleine capacité de ses moyens ; ça pourrait être tragique, un accident est vite arrivé !
- Peu importe la séance, bien passée, mal passée, safeword ou pas, TOUT BON DOM se doit d’accorder ce temps ! Une séance sans after care, c’est une pizza sans pâte, ça ne devrait pas exister !
L’après- après-séance :
L’after care ne s’arrête pas là ! Surtout si vous ne vivez pas avec la personne soumise ou si c’est un partenaire de jeu occasionnel, reprenez contact avec lui/elle le lendemain et quelques jours après pour vous assurer que tout va bien, discuter si besoin, etc.
Parce que les effets d’une séance, les questionnements liés à ce qu’on vient de vivre peuvent parfois être présents pendant des jours et le besoin de réconfort également ! A ce sujet on vous invite à lire l’article sur le Subdrop.
After care en public
Si d’aventure vous jouez en public, ne faites pas l’économie de l’after care ! Que ce soit en soirée BDSM, en munch & play ou autre, l’after care est normal et doit devenir automatique !
Si en tant que spectateur vous voyez une personne soumise pleurer ou autre, pas d’inquiétude, elle est juste en train de lâcher le flot d’émotions, bonheur, fatigue, contrariété du quotidien bref, il/elle lâche prise !
Et SURTOUT, si vous êtes spectateur, laissez les gens tranquilles le temps de la redescente ; quand vous verrez que tout le monde est remis de ses émotions, à ce moment, vous pourrez aller voir le couple ! Si durant l’after care la personne Dominante a besoin d’aide, ne vous inquiétez pas, elle vous le demandera.
Il est possible que des personnes attendent la place pour jouer (en soirée ou en club) ; prenez tout de même le temps de faire le plus gros de l’aftercare (tant pis, ils attendront un peu). Sans abuser non plus (pas la peine de rester toute la soirée devant la croix de Saint-André que vous avez utilisée). L’idée est de prioriser vos actions.
Par exemple, on détache, on fait l’after care, dès que la personne soumise reprend ses esprits, tout en étant à ses côtés et à l’écoute de ses besoins ; on range la place et on va se mettre dans un endroit tranquille pour finir l’after care.
L’after care pour les personnes Dominantes
Parce que oui, c’est important aussi de le noter, la personne Dominante peut aussi avoir besoin de son after care ! Parce elle aussi a donné de son temps, de son énergie, alors en tant que personne soumise, n’hésitez pas à lui montrer votre reconnaissance, le remercier, lui proposer d’aller lui chercher à boire, lui dire ce que vous avez vécu et la manière dont vous l’avez apprécié.
Vous pouvez également, une fois que vous vous êtes remis de vos émotions, proposer à la personne Dominante un massage. Typiquement, je sais que parfois Wann me flagelle fort et que ça peut lui occasionner des tendinites, je lui passe donc de la crème, etc. Je prends soin de lui au même titre qu’il prend soin de moi, car l’un sans l’autre, nous ne sommes rien !
Nos after care
L’idée est simple, je commence par la prendre dans mes bras, cela crée une « sensation » de protection, qui va permettre à Les_ah de se relâcher. Il n’est pas rare que ce soit pendant l’after care que le lâcher-prise arrive. On s’installe confortablement (dans la mesure du possible) et ensuite, je prends soin de ce que j’ai dans les bras, comme si c’était un nouveau-né (car, à cet instant-là, il y a un peu de ça), je lui donne à boire, je lui fais des caresses, du bout des doigts par exemple, ou encore j’utilise mon souffle en guise de caresses. Je fais en sorte de créer un cocon de sécurité apaisant. En cas de subspace ou d’évanouissement, j’essaie de lui surélever les pieds (elle reprendra connaissance plus vite).
Pour ma part, je cherche toujours à coller le plus de surface de peau possible avec Ma soum, je la prends dans mes bras, la blottis contre moi, on se pose doucement au sol (elle ne tient plus debout en général) et j’enroule mes jambes autour d’elle. Elle se transforme en toute petite chose précieuse et fragile. Jusqu’à ce qu’elle commence à retrouver ses esprits, qu’elle sorte de l’état dans lequel je l’ai mise un peu plus tôt. Là, on discute, je cherche à savoir comment elle va et comment elle a vécu ça (mais je n’insiste pas sur le « comment » car ce n’est pas tout à fait le moment). L’idée est de montrer qu’on est à l’écoute de ses ressentis, émotions, besoins, envies de l’instant. Je m’occupe ensuite de la soigner, en fonction du jeu que nous avons fait.
Une fois totalement éveillé, le travail de la personne Dominante continue
Car il peut y avoir un effet de plénitude qui peut avoir pour résultat que la personne soumise en veuille encore, plus. C’est donc à la personne Dominante de veiller à ne pas aller au-delà des limites (on peut repousser les limites petit à petit, mais pas les bafouer. On parle de la sécurité de la personne soumise.).
Vous pouvez créer vos propres after care, suivant ce que la personne soumise aime. Par exemple, il nous arrive de faire des after care sexe. C’est du sexe câlin, on y prend du plaisir comme des caresses.
Du coup, en définitive, pourquoi faire un after care?
Parce que sans ça, vous allez plonger la personne soumise dans une détresse émotionnelle intense, qui, à la longue, peut laisser de profondes blessures.
Sans l’after care, un sentiment d’abandon s’installe, qui va entraîner une dépression, et la dépression, ça peut emmener très loin (ça peut même être tragique).
Après le don de soi que vient de faire la personne soumise, la moindre des choses est d’en prendre soin.
D’un point de vue extérieur, la personne Dominante qui ne pratique pas l’after care (en soirée ou autre) passe généralement pour une personne peu recommandable et est très vite rangée dans la catégorie du « à se méfier ». Je sais que les Dominas ont tendance à faire des after cares un peu moins « tendres » que les Doms, mais même si la « fonction » est la même, le rôle est légèrement différent.
Je m’explique : une soumise va plus facilement chercher un sentiment de « protection », un « daddy », alors qu’un soumis ne va pas obligatoirement chercher une maman dans sa soumission. Le soumis a tout de même besoin d’attention, mais un peu différemment que la soumise.
Pour plus de détails sur les attentes des soumis pour un after care bien fait, je les invite à nous écrire sous ce post, car je domine peu d’hommes, donc je ne suis peut-être pas le mieux placé pour en parler. Quoi qu’il en soit, on ne laisse pas la personne soumise se remettre de ses émotions seule. Que ce soit en relation 24/7, en one shot, en séance régulière ou occasionnelle, être présent fait aussi partie du travail de la personne Dominante.
[…] Enfin, n’hésitez pas à débriefer post séance, autant pour le/la Dom que pour la personne soumise, ce qui vous a plu, moins plu, etc… (plus d’info à ce sujet sur notre article au sujet de l’aftercare). […]
[…] vous conseillons d’apporter une attention toute particulière à l’après séance (aftercare) dans ces moments. Car il peut souvent être vécu comme quelque chose de négatif ou du moins de […]