Communication couple BDSM
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Communiquer au sein d’une relation D/s

Si vous nous suivez depuis le début, vous nous avez sûrement entendu mainte et mainte fois vous répéter que la communication est pour nous l’un des pans primordiaux dans la réussite de notre relation D/s. 

Pour autant, il n’est pas toujours simple de fluidifier cet aspect. Car nous sommes tous habitués à opter pour les non-dits. Je m’explique : dans une relation classique, on a peur que parler puisse blesser. On a peur de dire ce que l’on ressent, ce qui nous plait ou pas. Et cela dans la crainte de générer chez l’autre, un rejet, une angoisse, un jugement, de la peine ou pire un refus ou une dispute.

Décider de s’aventurer dans le monde du BDSM c’est aussi avoir le courage de laisser tomber ces vieux schémas, ses mauvaises habitudes. Pour laisser la place à une nouvelle façon de vivre une relation. Où l’honnêteté et la bienveillance doivent être les maîtres mots. Ce n’est pas simple et ça demande un temps d’adaptation. C’est encore moins simple quand on démarre dans ce monde ou quand on est jeune, car le vécu influe beaucoup dans la capacité à prendre du recul sur une situation.

Communiquer c’est quoi ?

Si on devait résumer la chose au plus simple, on dirait que c’est la capacité à pouvoir parler de TOUT sans tabou, sans secret, sans crainte avec son partenaire. Mais aussi lorsqu’on est deux (c’est quand même mieux pour avoir un échange) c’est être capable d’écouter, sans jugement, sans s’énerver. Ces échanges des plus anodins aux plus importants sont précieux pour la relation. Car ils vous permettront d’avoir des clés pour vos jeux. De connaître la personne (même ses côtés les plus sombres) pour comprendre ses réactions, mais aussi c’est une mine pour pouvoir évoluer et s’adapter.

Pour être tout à fait transparents, la plupart des messages que nous recevons et qui nous demande de l’aide sont à 70% liés à des problèmes de communication dans le couple. « J’aimerais dire ceci, mais je n’ose pas, je n’aime pas quand il/elle fait ça, mais comment lui dire, etc ».  Typiquement le genre de réaction qu’on avait quand on a commencé à changer de mode de vie. Ce qui est génial, et là où nous avons énormément de chances, c’est que nous n’en étions pas à notre première relation. Nous nous sommes, donc dès le départ, promis de tout se dire. Même les choses qui fâchent, car parler, dire, écrire ce que l’on ressent, était l’une des choses qui avait péché dans nos anciennes relations. Mais aussi, avoir, pour une fois, un partenaire qui écoute. Et qui gère ses émotions pour trouver des solutions ou partager des points de vue. 

Communiquer au début de la relation 

Et ça se passe dès le démarrage, vous rencontrez quelqu’un avec qui vous partagez la passion qui nous anime tous, le BDSM, génial ! Rapidement, les conversations vont de bons trains à ce niveau-là, mais minute papillon ! Ce n’est pas parce que ça concorde au niveau des Kinks, que la personne en face est votre idéal. Et pour ça, il faut voir un peu plus loin que le BDSM.

Vos passions, au-delà de ça, sont similaires ou non ? Votre vie est-elle compatible ? Et vos anciennes expériences, qu’est-ce qu’elles ont apportés ? Qu’est-ce que vous aimez ou pas ? C’est quoi les petites manies de chacun ? Parler, discuter de tout et de rien pour se cerner, parce que partager des séances, c’est cool, mais partager un verre ou un repas au restaurant c’est bien aussi et pour ça, il faut arriver à discuter au-delà de la simple notion de kink ou de BDSM.

On ne vous le répétera jamais assez, découvrir l’autre, ça prend du temps et pour ne pas tomber droit dans le panneau de la personne qui vous décrit quelque chose de tout rose (et en fait, c’est pas rose du tout), il faut prendre le temps de discuter pour bien cerner le personnage en face. Ceci est valable que vous soyez dans la position Dominante ou soumise.

Un outil incontournable la check-list

Vous avez fait connaissance, la personne que vous avez en face vous semble safe, vous vous êtes potentiellement rencontré une fois ou deux, sans jeu pour confirmer votre intuition positive et potentiellement, vous avez décidé de commencer à jouer. Génial ! Mais, peut-être est-il temps de cerner l’autre au niveau de ses envies / limites, etc… On ne va pas vous reparler du safeword, on en a fait un article donc on ne va pas s’étendre une nouvelle fois dessus. (Pour ceux qui débarquent, allez lire cet article ^^).

On va par contre s’étendre un peu plus sur un outil merveilleux pour son potentiel à vous faire communiquer, j’ai nommé : la liste des pratiques. On a remarqué par nos expériences que c’est lorsqu’on commence à remplir ce tableau, qu’on prend réellement conscience de ce dans quoi on est en train de s’engager. L’idée n’est pas simplement de dire c’est une limite ou ça n’en est pas une, mais plutôt, pour notre part, de pousser plus loin, est-ce que ça m’excite, est-ce que ça me fait peur, est-ce que j’aime ou pas, est-ce que je voudrais essayer ?

Comment utiliser la check list BDSM


Remplissez le tableau chacun de votre côté (chez nous, c’est sous forme de tableau excel ^^), lorsqu’on le remplit on se met rapidement à faire une introspection, à réfléchir à ses envies et ses blocages, il permet d’être plus facilement confronté à ses propres réalités. Ce tableau une fois complété va vous permettre de discuter ensemble de vos résultats, il est temps de discuter de chacune des pratiques, du pourquoi vous avez noté telle ou telle chose, un moyen de se dévoiler et de parler sous le spectre d’un outil ludique.

C’est pourquoi, nous ne pouvons que conseiller de prendre le temps de le faire et de le faire faire, cela vous en dira long sur vous et votre partenaire, même si ça fait longtemps que vous êtes ensemble (pour les couples vanilles qui viennent du côté obscur ^^ (on s’en fout, on a des cookies)). 

Si vous le souhaitez nous avons conçu une checklist BDSM, qui est dispo en téléchargement gratuit.

Et surtout, n’oubliez pas, même au début (et j’ai presque envie de dire surtout au début), jouez cartes sur table, les mensonges rattrapent vite les gens, donc inutile de jouer à ça, car mise à part desservir la relation, ça ne mènera à rien. 

Communiquer dans le couple hors-jeu

Vous avez tous votre petite expérience de la vie et vous l’aurez probablement déjà remarqué, l’humain c’est compliqué !

Et parfois, au cours d’une relation humaine, on a tendance à louper des choses. Pour rappel, communiquer, ce n’est pas que parler, c’est écouter aussi. Entendre qu’il y a une envie, une angoisse, un problème ou n’importe quoi d’autres, vous permet d’agir en fonction.

Le plus difficile pour communiquer à l’oral, c’est ses sentiments (désir, amour, haine, colère, etc.) car ils peuvent influer sur votre discours. Bien souvent, on a beaucoup de facilité à parler de ce qui va et là où ça pèche, c’est lorsqu’on doit parler de ce qui ne va pas, c’est là que les problèmes arrivent. De manière assez naturelle, nous appliquons dans notre couple, certaines techniques de communication non violente et ça nous réussit plutôt pas mal, car grâce à ça, nous arrivons à éviter bon nombre de conflits. 

Voilà quelques conseils :

Avant tout, ne laissez pas les choses pourrir ! Il vient de se passer un truc qui ne vous va pas, des petites manies récurrentes qui ne vous conviennent pas, ne laissez pas les choses s’accumuler pour exploser dans X mois et faites le choix d’en parler dès que vous en sentez le besoin.

Puis optez pour le combo suivant : tu fais telle ou telle chose et ces choses me font ressentir ceci ou cela, est ce qu’on peut en parler ?

A titre d’exemple un peu plus illustré sur notre vie quotidienne, Wann a tendance à être plutôt bordélique et moi plutôt maniaque, il y a une chose qui m’agace au plus haut point c’est lorsqu’il laisse trainer ses affaires, en le lui disant, il a pris conscience de la chose et fait attention, pour ma part lorsque je vois un truc trainer, je vais tout de même le ramasser sans râler ou quoi que ce soit, non pas parce que je suis sa soumise, mais parce qu’il fait des efforts et que je ne vais pas en prime m’énerver ou le culpabiliser.

Et ça, ça marche pour tout, votre Dom ne vous apporte pas assez d’attention, dites-lui clairement, avec ce que ça vous fait ressentir + des solutions potentielles, si vous voyez qu’il y a une action en face cool ! S’il ne se passe rien ou qu’il se braque, next ! On passe à autre chose, une personne qui ne se remet jamais en question pour s’adapter à l’autre, ça ne fonctionne pas, même dans une relation D/s.

Une autre chose très difficile, c’est accepter le discours de la personne d’en face.

Je m’explique avec un exemple.

Les_ah avait son compteur de punition à 40, je lui dis que si elle est sage, nous allons jouer. Les _ah se tient sage toute la journée, donc on joue, mais au moment de jouer, je lui dis qu’elle va expier ses 40 (donc qu’elle va être punie). La séance de jeu s’est bien passée (pour moi) mais dans sa tête, il s’est produit un effet de dissonance (pourquoi être sage, si je suis punie après ?).

Cette question l’a empêché de prendre son plaisir tout le temps que cela à durée. Simplement parce que mon discours, à ce moment-là, n’était pas le bon, parce que mes mots ont été mal choisis. Lorsqu’elle m’en a parlé, je me suis rendu compte de mon erreur. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple, admettre qu’on a tort, entendre que cette fois-ci, on a « merdé ». Mais il faut se rappeler que si elle me dit ça, ce n’est pas pour me faire du tort, un reproche ou m’accuser, c’est surtout pour m’améliorer, éviter que cela ne se reproduise et faire de moi un meilleur Dom. Sur le moment, la fierté en prend un coup, mais en prenant une minute de recule, des choses difficiles à entendre sont entendues, après, il faut en tenir compte et faire au mieux.

A chacun de trouver sa manière de faire

Chez certains couples il y a aussi un temps accordé au libre-échange, une ou plusieurs fois par semaine, ça peut être une solution, pour notre part nous préférons opter pour dire ce que l’on pense au moment où on en ressent le besoin et que l’autre est prêt à recevoir ce qu’on a à lui dire. 

Derniers conseils, lorsque les premiers mois se sont écoulés, que vous avez une totale confiance en votre partenaire, il est temps d’être complètement clair sur toutes les petites casseroles qu’on a eu dans sa vie, ce n’est jamais une partie de plaisir, mais ça permettra par la suite d’éviter pas mal d’écueils. 

Communiquer dans le jeu

Communiquer, c’est aussi le langage du corps. Lors de jeu, le corps parle beaucoup. Il faut être attentif à ça. Je ne vous ferai pas ici une liste des réactions que le corps de votre partenaire peut avoir, car chaque personne est différente. Certains signes sont tout de même assez communs. Les tremblements lors d’une séance de fouet, par exemple, signifie qu’il est grand temps de s’arrêter. 

Alors, portez une attention toute particulière à votre partenaire. Avoir un/des mots ou gestes de sécurité, c’est bien, connaître les réactions de l’autre, c’est encore mieux.

Il vous faudra donc, observer votre partenaire et avec le temps, vous apprendrez à connaître chacune de ses réactions. A titre d’exemple, plutôt drôle, quand une personne qui ne me connaît pas, joue sur moi avec l’impact, il se peut que ça me fasse jouir. Sauf que sur le moment, ça surprend, car lorsque je jouis, on dirait que je ressens une énorme douleur. A la fois dans ma gestuelle et dans le son, si Mon Maître n’était pas à côté pour dire « pas d’inquiétude, elle a juste joui » ça pourrait simplement clôturer la séance. 

Autre détail, si demain vous faites des cordes, le safeword ou les gestes ne suffisent pas. Pour nous, c’est une pratique un peu à part, dans laquelle, la personne dans les cordes doit communiquer verbalement le moindre de ses ressentis pour que ça se passe au mieux et qu’il n’y ait pas d’accident. (On ne s’étend pas plus, nous ferons probablement un article dédié à ce sujet.)

Enfin, n’hésitez pas à débriefer post séance, autant pour le/la Dom que pour la personne soumise, ce qui vous a plu, moins plu, etc… ( Nous donnerons plus d’infos sur ce point sur notre article au sujet de l’aftercare).

Communiquer lorsque l’on est une personne soumise.

L’image de la personne soumise qui n’a pas le droit à la parole et qui ne doit pas prendre d’initiative est malheureusement trop répandue dans le milieu et attention spoiler CECI EST UN ÉNORME CLICHÉ !

Quand on est soumis.e, on se doit de parler, de dire les choses ! Sinon comment voulez-vous faire avancer la relation, le/la Dom n’est pas devin ! Alors, sortez de ce vieux stéréotype et exprimez-vous !

Avec les formes, bien sûr, mais vous avez le droit de dire ce dont vous avez envie en termes de pratiques. Ou encore sur les comportements de votre Dom, qui vous plaisent ou ne vous plaisent pas. Mais aussi vos envies de faire évoluer la relation de telle ou telle manière. 

Il faut agir à l’instinct et ne pas s’empêcher de faire ou de proposer des choses parce que vous n’êtes pas la personne Dominante. 

A titre d’exemple, si vous avez envie de voir votre Dom, il ne faut pas hésiter à lui proposer une date, au pire, vous risquez quoi ? Un refus, ou la proposition d’une date ultérieure. Autre exemple: si sa manière de gérer l’aftercare ne vous convient pas, n’hésitez pas à lui dire, en lui expliquant quelles sont vos attentes. Ce n’est pas parce que c’est le/la Dom qu’il/elle ne se remettra pas en question et s’il n’y a jamais de remise en question ou toujours des refus, il ne reste plus qu’à vous poser les bonnes questions.

La personne soumise est aussi moteur dans la relation.

Bref, mettez-vous en tête que vous êtes le moteur de la relation tout autant que la personne Dominante. Vous êtes en droit de parler, demander, donner votre avis voir même, pour certaines choses, prendre des initiatives. Si vous n’osez pas parler avec votre Domina.nt, c’est peut-être qu’il y a un autre problème (manque de confiance, peur de la réaction) et encore une fois on le répète, c’est que ce n’est pas normal.

L’angoisse de la réaction de l’autre n’existe pas dans une relation saine, D/s ou non. Au risque de se répéter, un couple qui fonctionne est un couple ou chacun est capable d’écouter et de se remettre en question.

Communiquer lorsque l’on est Domina.nt

L’image du Dominant qui donne ordre sur ordre, sans qu’il y ait obligatoirement de lien logique, qui ne se remet pas en question et où la personne soumise ne doit qu’obéir bêtement EST TOTALEMENT FAUSSE !!! 

Lorsqu’on est dans la position Dominante, on doit faire preuve de finesse, de psychologie, d’écoute, pour cerner les besoins de la personne soumise et pouvoir y répondre au mieux.

Vous avez les reines de la relation, il faut donc avoir conscience de ce que cela représente, car il y a énormément de responsabilité sur vos épaules. La personne soumise va se reposer sur vous, mais vous avez aussi la charge de votre propre quotidien, donc n’hésitez pas à exprimer ce qui peut vous peser ou gêner. En étant le plus honnête possible, vous pourrez éviter une surcharge mentale, voir le burn out (on connaît des Doms qui ont fait un burn out, d’où cette mise en garde).

Prendre quelqu’un sous votre aile n’est pas une chose anodine, c’est pourquoi une remise en question régulière s’impose.

De plus, communiquer sur les envies de la personne soumise va vous donner toutes les clefs et points de leviers nécessaires à une Domination efficace (avis aux sadiques…).

N’hésitez pas aussi à communiquer sur vos craintes au sein de la relation, vos limites au sein de vos pratiques, ou encore vos faiblesses. Une personne Dominante n’est pas infaillible. Oui elle a aussi des faiblesses et re oui la personne soumise doit être là pour prendre le relais, l’aider, l’épauler lorsque le/la Dom en ressent le besoin.

Communiquer à l’écrit 

Communiquer, c’est aussi à l’écrit, les mots s’envolent, les écrits restent. Surtout sur le net, donc choisir ses mots, ses tournures de phrases peuvent être d’une importance capitale, pour exprimer au plus juste l’idée que l’on veut faire passer.

Je sais, ça fait vieux con, mais la ponctuation aide à donner l’intonation, une même phrase écrite sans ponctuation peut dire tout et son contraire suivant le lecteur.

N’oubliez jamais qu’à l’écrit, on ne vous voit pas (donc on ne sait pas si vous souriez, si vous pleurez, si vous êtes moqueur, rieur ou pas), il n’y a pas l’intonation, non plus. Faites le test avec un « ça va », vous pourrez le dire d’une multitude de façon, qui feront passer un message très différent de l’un à l’autre. Alors, imaginez à l’écrit.

Le journal de soumission, un super outil

Autre support écrit intéressant pour communiquer, c’est le journal de soumission ou même, pourquoi pas, un journal de couple, car pour certains, il est plus facile d’exprimer ses interrogations et ses ressentis à l’écrit qu’à l’oral. Nous avons déjà écrit un article sur ce point disponible sur le blog.


Communiquer c’est la garantie d’une relation saine

Il y a une citation que nous aimons beaucoup et qui figure même dans notre contrat : 

“Entre Ce que je pense, Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que je dis, Ce que vous avez envie d’entendre, Ce que vous entendez, Ce que vous comprenez… il y a dix possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même…” B.Werber

Qui résume finalement assez bien cet article, oui, communiquer, ce n’est pas simple, mais ne pas communiquer, c’est presque penser que l’autre peut deviner nos envies/besoins/angoisses, sauf que l’autre, n’est pas nous ! Donc, pour éviter les écueils, on se doit, dans un couple, de parler un maximum d’autant plus quand on a un mode de vie et des pratiques particulières. Et aucune des deux parties ne doit rester dans l’immobilisme en attendant que l’autre fasse tout ou deviennent un idéal sans même le guider. 

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