Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’un sujet, que je voyais encore il y a quelques années, comme une légende urbaine. « Le Sub Drop », un état que peut ressentir la personne soumise, juste après, ou quelques jours après, une séance.
J’ai pu l’expérimenter par deux fois et je ne le souhaite honnêtement, à personne, tant cet état est désagréable à vivre.
On met souvent en avant les bons côtés du BDSM, les moments d’euphories, le côté déstressant de nos pratiques, etc… Mais il existe le revers de la médaille, des choses moins funs, sur lesquelles on trouve très peu de ressource en Français. Alors il me semble intéressant d’écrire sur ce sujet, d’autant plus, qu’aujourd’hui, ce n’est plus pour moi une légende ou de la théorie, mais bien quelque chose que j’ai expérimenté et que j’aurai préféré ne jamais vivre.
Le sub drop qu’est ce que c’est ?
Le sub drop est un état que l’on peut vivre suite à une séance très intense (ndlr cette question d’intensité et propre à chacun, une séance qui moi me semble tout à fait normale, peut vous sembler intense, et inversement, il n’y a pas besoin que la séance soit spectaculaire pour être intense).
Il peut arriver à tout un chacun de faire une subdrop, peu importe que l’on soit expérimenté ou novice.
Pour ma part, il survient pour la plus part du temps, suite à de grosses séances d’impact, où j’ai poussé mon corps dans ses limites. Sur le coup, durant la séance, tout va bien, le cocktail d’hormone fait que je continue, je me sens même dans une espèce d’euphorie, de pouvoir supporter les assauts que l’on me fait vivre. Mais, post séance, et plus particulièrement le lendemain, les hormones dégringolent, le cerveau se remet en marche et laisse place à un état de mal être intense, une espèce de mini dépression, où je regrette presque l’instant magique que j’ai vécu la veille.
Les symptômes du sub drop.
Le sub drop peut bien entendu se matérialiser de manières différentes selon les personnes, mais je vais vous lister les symptômes les plus répandus afin que vous puissiez facilement déceler, si vous êtes en train de vivre un sub drop, et potentiellement, être rassuré sur le pourquoi de votre état.
Les symptômes du sub drop surviennent bien souvent entre 24h et 72h post séance, mais ils peuvent également arriver, pour certains, juste quelques heures après, même si on a eu un super after care !
A la suite de toutes ces émotions, on peut se sentir comme dans un état grippal, courbature, maux de têtes et fatigue intense, dans ce cas pas grand chose à faire mise à part se reposer et prendre son mal en patience.
Le sub drop peut également affecter le sommeil, insomnie ou sommeil excessif dû à un sentiment de fatigue accru. Ou encore la digestion.
Il peut occasionner des difficultés de concentration, allant même jusqu’à nous faire oublier les détails de la séance ou encore, nous empêcher de prendre des décisions même très simple.
Il peut également mener à un état dépressif, à savoir, pleurer sans raison, se sentir anxieux et/ou triste, avoir un sentiment de culpabilité, d’inutilité.
On peut également n’avoir goût à rien, on a envie de rien faire (mise à part se lamenter et tout remettre en question ^^), il se peut même que vous subissiez une perte significative d’appétit.
Dans les cas les plus extrêmes, des envies suicidaires peuvent subvenir.
Rassurez-vous, ceci est un état passager, dans ce que j’ai pu lire, si l’état persiste après 7 jours, il faut commencer à s’inquiéter car le mal être dépasse probablement le simple sub drop. Pour ma part, mon état de drop dure une bonne grosse journée et le lendemain, c’est comme si rien ne s’était passé.
Le sub drop, c’est dû à quoi ?
Je ne suis bien entendue pas scientifique, mais voici les infos que j’ai pu glaner de ci de là, le sub drop est dû à une chute d’hormone. Votre cerveau en a tellement sécrété pendant la séance que Bim!, la chute est terrible ^^.
Bien souvent, il survient lorsque l’on a eu un sub Space (si vous ne voyez pas de quoi je parle, je vous conseille de vous référer à l’article sur le sub Space), là, le pic d’hormone, et le petit chimiste dans notre cerveau, s’en donne à cœur joie ! Mais le sub drop peut également subvenir sans qu’il y ait eu de sub Space, juste le fait d’avoir passé un bon moment, peut laisser place à une redescente difficile.
Le sub drop n’est pas non plus un passage obligé, j’ai vécue des subspaces et des moments forts sans passer par la suite par une période dépressive.
Mon expérience du sub drop.
Les deux fois où j’ai vécu le sub drop sont liées à des séances s’étant passées en club et où nous avions joué avec d’autres partenaires. L’intensité, dans les deux cas, était assez haute, avec pour objectif de me faire atteindre un état de transe et aussi, je pense, de me pousser un peu dans mes retranchements.
J’ai une mémoire assez nette de la première fois. Nous avions fait une belle séance à quatre mains en début de soirée, puis j’avais laissé parlé mon côté sadique sur un ami (l’une des premières fois) et N/nous avions ensuite fini par une séance avec un Dominant très proche de N/nous, ayant pour but de me montrer qu’un instrument, que je trouvai indolore, pouvait, en définitive, faire mal.
Il y avait bien entendu eu un after care post séance mais, pour autant, une fois arrivée dans la voiture (soit quelques heures après la dernière séance), je me suis mise à tout remettre en question, ma capacité à encaisser, mon masochisme, ma capacité à être une bonne soumise. C’était terrible, tout se bousculaient dans ma tête et je passais mon temps à pleurer, en essayant tant bien que mal, d’expliquer à Mon Maître pourquoi, sans vraiment y arriver. Et je sentais Mon Maître tenter de me consoler et me rassurer au mieux, sans vraiment y parvenir.
J’étais perdu, vide, je passais mon temps à m’excuser, d’être trop ou pas assez, malgré Mon Maître, qui me disait complètement le contraire, je me sentais inutile, et profondément triste. Le lendemain matin, j’étais toujours dans le même état essayant de donner le change le mieux possible, car N/nous étions entouré de N/nos amis. C’est là, que je me suis rappelé du sub drop, une rapide recherche sur mon smartphone m’a permis de mettre les mots sur mon mal être, donc de me rassurer et de rassurer ,par la même occasion, Mon Maître.
A ce moment, j’ai juste décidé de me laisser aller à mes émotions, de pleurer toute la journée, comme une madeleine, en disant que le sub drop, c’était vraiment nul ! Et à profiter des câlins de Mon Maître.
C’est un moment un peu compliqué à passer. La seconde fois, la remise en question fut encore plus dure, suite à une séance assez violente, le sub drop à pointé le bout de son nez, le lendemain matin. J’avais l’impression que mon monde s’effondrait, je me questionnais sur des milliers de choses et j’ai encore passée 24h à pleurer comme une madeleine, en maudissant le sub drop.
Bref, vous aurez compris, c’est pas vraiment le genre de choses qu’on a envie de vivre 😅.
Je me questionne tout de même sur le fait que mes expériences surviennent à chaque fois en club, certes, bien souvent, j’ai la sensation que nous y jouons plus fort, mais, je pense que l’after care y est plus rapide et différent, et je me demande si cela ne joue pas dans la balance.
Comment Wann vit et gère le subdrop?
C’est juste un enfer😅, Les-ah me paraît anéantie mais je ne peux rien faire.
A part la soutenir tant bien que mal, la seule chose qui peut aider, est de déceler que la personne soumise part en sub drop.
C’est pas si simple à déterminer (vu que ça ressemble à un gros coup de blues), de plus, faut y penser😅. C’est pas la première chose à laquelle on pense 😅, j’ai plus tendance à me remettre en question, genre « Est ce que je ne suis pas allé trop loin? » ou « Est ce que je lui donne assez d’attention et d’affection? » ou encore « quand est ce que j’ai pu lui laisser avoir ce type de doute? ».
Si la personne Dominante détecte un sub drop, c’est une aide précieuse pour la personne soumise qui ne comprend pas obligatoirement ce qui lui arrive.
Comment gérer le sub drop? Nos conseils.
En réalité, il n’y a pas grand chose à faire 😅, et si quelqu’un connaît une recette miracle, je vous en prie, envoyez-la moi !
Mais voici quelques tips qui vous permettront, à défaut de l’annuler, d’essayer de l’atténuer ou de faire avec !
Tenter d’écrire le récit de la séance et vos ressentis pour les exorciser. Ou juste écrire ce que vous ressentez sur le moment. Ça vous permettra de décharger, de faire le point, mais aussi de pouvoir revenir dessus par la suite avec la personne Dominante.
S’octroyer une journée chill, canapé, Netflix et glaces ! Pour pouvoir pleurer tranquillement dans son coin, tout en se reposant et en se répétant que demain, ça ira mieux ☺️.
Prendre soin de soi, un bon bain, une routine self care, bref, chouchoutez vous.
Faites ce que vous avez envie de faire, ne vous contraignez pas ce jour-là. Si c’est rien, c’est ok ! Si c’est aller balader en forêt, c’est ok aussi !
Appelez un•e ami•e qui comprend votre amour du BDSM pour discuter de ce qu’il se passe et potentiellement se faire remonter le moral ❤️.
Prendre une mega dose de câlins et d’amour de son•sa Dom ! Et surtout communiquer !
Bien entendu, si les protagonistes ayant pratiqués cette séance n’habitent pas ensemble, et/ou ne sont que des partenaires de jeux, ça peut être plus délicat à gérer, mais la personne Dom se doit à minima de porter attention virtuellement à la personne soumise. Échange téléphonique, WhatsApp etc… Montrez de la compassion et soyez à l’écoute !
Si la personne Dom vous ghost post séance, un conseil, ne jouez plus avec et/ou arrêtez la relation. On ne peut pas décemment ghoster une personne en détresse, avec qui on vient de passer un moment intense.
Peut on anticiper le subdrop ?
En mon sens, il est quasi impossible de l’anticiper car on ne sait pas à l’avance comment nous allons réagir suite à une séance.
Certains disent que la vitamine B et l’huile de poisson peuvent aider à l’anticiper en en prenant quelques jours avant de jouer et en continuant quelques jours après avoir joué. On peut également lire que le chocolat en after care permettrait de le réduire. Le fait d’avoir bien mangé et d’être bien hydraté avant la séance pourrait également jouer.
Pour ma part je vois plus ça, comme des remèdes de grand-mère, qu’autre chose.
En espérant que cet article vous ai plu et éclairé !
