La perception de la faute

Le BDSM tel que nous le pratiquons est teinté de rituels, de droits, de devoirs et de règles. Dans notre manière de le vivre au quotidien nous dissocions différentes formes de fautes, qui n’ont pas le même impact, qu’il soit psychologique ou dans sa matérialisation en termes de punition.

Certaines fautes permettent de « créer le jeu », d’autres peuvent être des manquements plus graves liées aux règles fixées et au contrat.

Dans cet article nous avons à cœur de vous livrer nos deux perceptions, autant celle du Dominant, que de la soumise.

La perception de Les_ah

Dans notre relation j’ai tendance à percevoir trois types de fautes :

Celles que je commets par jeu :

Je ne me considère pas et ne pense pas être une brat. Pour autant j’aime taquiner, jouer, et j’ai cette autorisation d’être moi-même au sein de notre relation. Parfois il m’arrive de dépasser un peu les limites sachant pertinemment que je risque une petite punition ou du moins une punition qui ne sera pas si « désagréable ». Mais je sais que ces fautes ne me seront pas réellement reprochées par la suite et que Mon Maître ne le vit pas mal. Au contraire ces dernières peuvent contribuer à nos jeux pendant une séance par exemple.

Celles que je commets par maladresse :

Ces fautes-là peuvent me mettre un peu plus mal à l’aise, ça peut aller du tutoiement qui m’échappe ou à un manque de respect lié à un emportement de ma part. Dans ce cas j’ai tendance à chercher tout de suite à me faire pardonner et à montrer à Mon Maître que je suis réellement désolé. Je tente également de lui montrer que ce n’est pas une erreur liée à une « mauvais éducation D/s » mais, plus liée à mon caractère qui parfois ressort quand je suis mal ou énervée.

Celles qui vont à l’encontre de nos règles ou de notre contrat :

Il y en a eu très peu jusqu’à présent et tant mieux, ce sont des fautes qui ne sont absolument pas faites sciemment, celles qu’on aurait préféré ne jamais avoir commises. Là psychologiquement c’est le drame pour moi, sentir la déception de Mon Maître peut être pire que n’importe quelle punition. Ça peut me plonger dans un état de déprime et de tristesses pendant un long moment et je me sens vraiment comme « une mauvaise soumise ».

La perception de Wann

J’ai un compteur pour les fautes, certaines fautes ne méritent qu’un clic, d’autres plusieurs, mais les fautes « cliquées » sont , dans la majeure partie du temps , des fautes « minimes » . Ce sont des fautes que je perçois comme peu importantes, non problématique pour notre relation D/s, elles peuvent même m’amuser. Par exemple : un tutoiement qui lui échappe, une maladresse, une justification pourrie.

Certaines fautes sont punies sur l’instant, bien souvent avec un pincement d’oreille et une réaffirmation de ma domination sur Ma soumise. Ce sont des fautes un peu plus graves, souvent liées au manque de respect avec un aspect plus psychologique.
D’autres, avec la même « gravité » seront juste soulignées, discutées mais avec une volonté de faire culpabiliser Ma soumise (ce qui la met au trente sixième dessous ). Ces fautes-là sont plus gênantes à mes yeux, elles m’obligent d’une certaine manière à me remettre en question et à me demander comment réaligner le tir, par exemple quand elle va contre mon autorité, remet ma parole en question ou à une forme de doute par rapport à ce que je suis en train de faire, pour ma part dans ces moments je le ressens comme un manque de confiance.

Et enfin les fautes dites « grave », où elle sera punie. Punie dans le sens qui ne lui fait pas plaisir du tout. Une privation de quelque chose pendant un temps, par exemple. Ces fautes-là sont décevantes, blessantes, la punition est sévère tout en essayant de rester juste.

Il faut bien penser que les fautes doivent être échelonnées, c’est à dire que votre soumis.e doit pouvoir savoir ce qui est une faute grave ou non. Cette notion (assez complexe) doit être bien établi car personne ne devine ce qu’il y a dans la tête de l’autre. Sans ça, une plaisanterie peut vite devenir blessante, ce qui, à la longue, entache une relation (D/s ou non).

En fonction de votre position Domina.nt ou soumis.e vous n’aurez probablement pas la même perception des fautes, le même ressenti. Il faut avoir conscience que commettre certains types de fautes peut être dévastateur pour le/la soumis.e mais également pour le/la Domina.nt, car oui la petite faute faites sciemment peut pimenter la relation mais une réelle faute peut quand a elle engendré énormément de remise en question des deux parties.

Il faut sortir du cliché suivant : Le BDSM ce n’est pas juste un jeu de « J’ai été vilaine, punissez-moi » bien au contraire c’est exactement ce qu’on est censé chercher à éviter lorsque l’on pratique réellement. Avec le temps on apprend qu’on peut avoir une séance avec des fessés par exemple sans pour autant que ce soit une punition et le résultat d’une faute.

La perception de la faute est propre à chacun, mais une logique de faute et une échelle de punition doit être instauré par le/la Domina.nt et ce dernier doit s’y tenir. Il y a dans le BDSM une visée disciplinaire et « éducative » en fonction des objectifs qu’aura fixé le/la Domina.nt à son/sa soumis.e. Ce qui pourra être perçu comme une faute grave pour certains ne le sera pas pour d’autres et inversement.

Et vous que considérez-vous comme une faute ? En tant que soumis.e comment vivez-vous d’en commettre ? Et en tant que Domina.nt comment vivez-vous le faits que votre soumis.e en commette ?

Pour aller plus loin nous vous proposons un article sur la punition