Le cri

17 Octobre 2022

Je savais qu’on allait jouer aujourd’hui, dès le réveil mon esprit n’avait que ça en tête, il faut dire que ça fait un peu plus de deux semaines que nous n’avons pas fait de séance et depuis le cap que Mon Maître m’a mis en « sevrage » de douleur. 

A ce propos, je me suis surprise ces derniers jours, à m’enfoncer moi-même les ongles dans la chair. Au détour de quelques caresses pour m’endormir, mes ongles se sont enfoncés un peu plus profondément dans mon cou, mes bras, mes jambes. J’avais besoin de ressentir, de me sentir tourmentée et vivante. Je crois que je suis clairement en manque….

La matinée passe, je m’affaire pour ne pas trop penser, je range le bureau, réalise un martinet, fume quelques cigarettes…. Il est là, allongé sur le canapé à lire, mais rien… parfois il m’observe, on discute, mais pas le moindre élan de jeu. Je me mets à tourner dans le salon comme une enfant qui s’ennuie. Je ne sais pas trop quoi faire, est-ce que je continue à m’occuper ou est-ce que je lui en parle. A me voir tourbillonner ainsi il me lance « tu t’ennuies ? », je lui explique que je ne sais quoi faire dans l’attente de jouer, que j’ai peur de commencer une tâche et que ça repousse le jeu… il m’avoue de son côté attendre un temps calme pour débuter. Sauf que je suis une vraie tornade, temps calme et moi ça fait douze ! Je trouve toujours milles choses à faire, je ne suis pas trop le genre de personnalité qui attend que le temps passe sur un canapé, ou alors il faut que je sois vraiment fatiguée ou malade….Ayant compris le message, il prend finalement les devant en ordonnant d’aller chercher mon bandeau et me mettre ensuite dans le panier. 

Me voilà partie dans la chambre, pas de bandeau dans la mallette à jouets, pas de bandeau dans la bibliothèque, pas de bandeau sur les tables de nuit… ma chasse au trésor me ramène au salon, pas de bandeau non plus dans la mini mallette à jouets, re petit tour dans la chambre, toujours pas de bandeau.. je reviens bredouille au salon, m’avouant vaincue 😅. « Qu’est ce qu’il se passe si moi je le trouve ? » me demande-t-il d’un air joueur, à cette phrase, je sais que je vais prendre et qu’il va trouver ce foutu bandeau…. Il m’ordonne de m’asseoir dans le panier pour l’attendre, je m’y allonge, il me sermonne n’ayant pas observé sa demande, je m’assois en tailleur, il s’approche, je souris, je provoque un peu, je suis d’humeur joueuse…. Il me répète l’ordre, je me met à genoux, il me dit de faire mieux que ça, je prends enfin la position attendue et ne peut m’empêcher de laisser sortir un petit rire… une claque à l’arrière de la tête me ramène à un état « sérieux » ne pouvant m’empêcher de laisser transparaître un petit sourire goguenard sur mes lèvres…

J’aime ces moments de combat, cet instant où je crois encore pouvoir gagner alors qu’on sait tous les deux comment ça va se finir….

Il a trouvé le bandeau dans la mini mallette, et claironne un triomphant « alors on fait quoi ?! », je réponds que je ne sais pas, il propose 10 coups de fouet, petit rire et sourire de mon côté, j’essaie de négocier pour la forme. Et c’est là qu’on voit que je suis kamikaze, parce qu’à cet instant on sait tous qui aura le dernier mot, et ça ne sera probablement pas moi 😅. Je propose de diminuer la peine en échange de mignonnerie et me met à chantonner de manière tout à fait mignonne ! Mais clairement la négociation est loupée, je gagne 5 coups supplémentaires. Il me met le bandeau et pendant ce temps mon ambivalence fait ce qu’elle sait faire de mieux, se ravir de ces 15 futurs coups de fouet et angoisser pour ces 15 futurs coups de fouet.

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