Le BDSM se démocratise et les réseaux sociaux aident dans cette démarche. Et avec ça le lot de bons et de moins bons.
Pour tout vous avouer ,cet article ne devait pas avoir ce titre, ni avoir ce message à véhiculer. On a vu, entendu, lu tellement de choses notamment, sur des réseaux sociaux qui sont à la base vanilles, qu’on avait au début envie de monter sur nos grands chevaux et partir en croisade, pour distiller la « bonne parole » du BDSM.
Puis on a échangé avec plusieurs personnes, que l’on respecte. Et qui ont pour nous une certaines valeurs, dans notre « construction BDSM ». On leur a donné notre point de vue, ils nous ont donné le leur et on a pu se reconnecter à nos valeurs. Parce que parfois on peut se laisser emporter. Bref donc nous voilà, à finalement retourner le problème différemment.
Un milieu des visions.
Le BDSM est un microcosme. Une espèce de sous culture et comme toutes les sous cultures, il y a différents « courants de pensés » : Protocolaire ou pas, 24/7 ou pas, exclusif ou pas etc….
Et ce qui est génial, c’est qu’ici c’est quasiment sans fin. Alors oui, on retrouve des valeurs communes dans l’ensemble de ces courants de pensés. Comme le respect, la tolérance, la bienveillance, l’honnêteté et j’en passe. Mais après, à chacun de se construire autour de cela.
Il n’y a pas de vision universelle, il n’y a pas LA bonne parole. Il y a un agrégat de personnes qui créent, qui jouent, qui jouissent et qui font que ça existe.
Est-ce que machin à plus raison que truc ? Est-ce que bidule est mieux que machin ? Et si on arrêtait de se lancer dans ce genre de questionnement. Pour se dire que, ce que dit chacun, c’est valable pour son couple. Que quand on pose une question à bidule il donne juste une réponse qui correspond à son spectre et sa manière de faire.
Et finalement à chacun de prendre ce qui l’intéresse et à laisser le reste. Parce que être tolérant c’est aussi ça, accepter qu’il n’y a pas une seule pensée unique et une seule manière de faire. Et également que chacun a le droit de s’exprimer sans pour autant qu’il y ait un jugement de valeur et qu’on lui tombe dessus. Débattre oui ! Il le faut ! Parce que c’est intéressant et enrichissant mais on peut débattre sans pour autant être dans le jugement ! Et si vraiment la vision de bidule ne vous convient pas, faites comme dans la vie, ignorez le !
Des pratiques et des pratiquants
Si il y a bien un endroit où il ne faut pas juger , c’est dans le BDSM. Nous avons des pratiques « Hors normes » , chacun les siennes et chacun sa manière de faire. On peut déjà être assez stigmatisé par les non-pratiquants donc si on évitait de faire la même en interne ? Machin et machine ont des pratiques hard, c’est génial pour eux si ça les fait kiffer, ils ont envie de les exposer ? Grand bien leur fasse ! Vous aimez pas ? Ça vous gêne ? Discutez-en avec eux, ça peut aider à comprendre et ne pas être dans le jugement. Vraiment vous pouvez pas passer outre ? Personne ne vous oblige à regarder ! Chose et bidule ne font pas d’impact ou ont des pratiques softs ? Et alors ?! Si ils s’épanouissent c’est pas le principal ? Si on était tous tolérant avec les kinks des uns et des autres, ça ne serait pas plus simple ?
Personne ne peut se mettre à la place des autres pour savoir si leur « technique » est mieux ou moins bien.
Imaginez, personne n’irait interrompre un couple en train de jouer pendant une soirée parce qu’un coup de martinet n’as pas été donné comme il faut. Ça serait ridicule, stupide, mal venu, bref un très bon moyen pour se fait sortir de la dite soirée. Dans la vie et les réseaux sociaux , c’est pareil. Machin joue à sa manière et vit sa relation comme il le souhaite (24/7, uniquement dans le jeu, M/e, peu importe !), si ça lui convient et le rend heureux tant mieux.
Accepter la richesse du microcosme BDSM
Bref, la tolérance c’est accepter la diversité et la richesse de ce microcosme ! Et tant pis si ça parait un peu bisounours mais ça serait cool que chacun puisse s’exprimer, montrer des choses, sans avoir peur du jugement, de la jalousie ou qu’on lui tombe dessus. Ça serait cool qu’on puisse débattre, quand on est pas d’accord, avec des vrais arguments, sans que ça donne l’impression que les gens lavent leurs linges sales en public.
Et si vraiment cela vous dérange (les novices, l’effet de mode, les pluralités de visions etc…), dites vous que « les vrais » resteront dans le BDSM, que ceux qui sont là par « effet de mode » ne feront que passer dans ce milieu et que ça les enrichira pour leurs vies futures.
Le seul moment où on peut laisser la tolérance de côté c’est quand machin ou machine met quelqu’un en danger, là c’est justement toute la force de ce que ce milieu représente, il faut protéger et pas hésiter à alerter les gens que vous connaissez pour ne pas que ce type de personnes sévissent et se répandent trop.
Le BDSM n’est pas une compétition , c’est une façon de se faire plaisir, une manière de s’épanouir, de jouir, de rencontrer, d’aimer, un art de vivre. Alors profitez-en, soyez tolérant envers votre partenaire (ses limites tout ça, tout ça) mais aussi envers les autres même si vous ne pensez pas ou ne faites pas pareil.
Merci à fifiopop et MSSalome, Erospower et lina , de nous avoir accordé de leur temps pour échanger à ce sujet. Et à tous les autres qui ne sont pas sur les réseaux qui ont participé à nous inculquer ces valeurs.