Safeword BDSM
BDSM Tips Démarrer le BDSM N/notre vision du BDSM

Le Safeword

Safe quoi ?

C’est un mot anglais, que l’on peut traduire par “mot de sécurité”.

De manière très terre à terre, un safeword c’est quoi ? Un mot que peut prononcer la personne soumise durant une séance pour signifier qu’il y a un problème. Ou simplement qu’elle souhaite mettre fin à la séance.

Les safewords (ou mots de sécurité) sont, pour nous, primordiaux car garant de la sécurité. Ils sont le pouvoir de la /le soumis(e), pour stopper le jeu….mais pas que. Décider, dès le départ d’une relation, de ne pas utiliser de safeword, c’est un peu comme décider de sauter en parachute sans parachute de secours. Si la vigilance de la personne dominante n’est pas présente à ce moment, ou qu’aucun signe physique n’est visible et bien rien ne pourra empêcher d’aller jusqu’à la blessure voir pire.

Il est très pratique pour débuter une relation dans un climat de confiance. Libre à chacun de ne plus l’utiliser au bout d’une longue expérience de couple. Mais il doit exister, pouvoir être dit sans peur et sans interdiction (on n’est jamais à l’abri d’une erreur, d’un jour de moins bien ou d’un réajustement à faire).

Exemple :

Lorsque l’on pratique le bondage, c’est la personne qui est encordée qui dit si elle se sent bien dans les cordes ou non. L’accident pour cause de non-dit est trop stupide et doit être évité. Comment choisir son safeword ?

Comment choisir son safeword ?

Il existe une multitude de safewords, autant que votre imagination peut en créer car c’est un mot qui vous appartient, bien que souvent, les plus répandus restent un code couleur. Mais si vous avez envie de hurler licorne, pikachu ou encore ananas quand une pratique devient insupportable, libre à vous ! Les seuls conseils que nous pouvons vous donner sont les suivants : 

  •  Que ce soit un mot que vous mémorisez facilement.
  • Qu’il soit connu de votre partenaire de jeu. 
  • Qu’il n’ait pas de lien avec ‘non’, ‘stop’, ’arrêtez’. Car la SIMULATION de non-consentement peut exister dans les pratiques. Dans ce cas, ces mots sont inclus dans les jeux et n’arrêterons rien.

Safeword : notre manière de fonctionner.

Pour notre part, nous avons mis en place un système de trois safeword, permettant de guider et de laisser un peu plus d’amplitude dans le jeu. Ça peut être une méthode intéressante si vous débutez avec votre partenaire, pour permettre de mieux le/la connaître ou encore si vous aimez expérimenter de nouvelles pratiques. 

🟢 Vert : plus fort

Rarement utilisé car je connais suffisamment Ma soumise pour « doser » mon jeu.

Mais on peut l’utiliser lors de jeux à plusieurs, notamment si ce n’est pas moi qui flagelle.

Nous l’utilisons également lorsque nous testons pour la première fois du nouveau matériel ou une nouvelle pratique. Ou encore, lorsqu’il m’arrive, en cours de séance, de venir lui parler pour savoir comment elle se sent et confirmer mon jugement. 

🟠 Orange : ça devient difficile, mais je peux encore tenir

Celui-ci indique qu’il faut mollir sans pour autant arrêter. Juste ralentir le rythme ou réduire la force d’impact, ou encore changer d’objet.

Une caresse, un léger souffle ou des papouilles sont très appréciés à ce moment-là et permettent de redémarrer le jeu. 

J’aime jouer sur cette frontière, et elle me guide d’une séance à l’autre. Ce safeword peut sortir très vite comme très lentement. Tout dépend de l’état général au moment de la séance et de la pratique.

🔴 Rouge : stop et fin

Le rouge est un arrêt direct. C’est le moment ou le/la soumis(e) a atteint ses limites ou qu’il y a un réel problème. 

Si vous ne souhaitez pas utiliser un code couleur ça peut être trois autres mots. Comme pépin, raisin et grappe par exemple. Ou encore des chiffres. Là encore à vous de décider ensemble. 

Que faire lorsque la personne soumise est bâillonnée ?

Je lui mets des boules de massage dans les mains, (celles qui font du bruit) pour me « rappeler à l’ordre » lorsqu’elles tombent.

Si une boule tombe, c’est le safeword intermédiaire (orange pour nous) , donc je la remet dans une de ses mains et on reprend ( un peu plus doux). 

Si les deux tombent, c’est LE safeword (pour nous le rouge) et donc stop et fin.

Libre à vous de trouver un moyen de communication non verbale pour pallier à ce cas.

Il nous est arrivé, que Les _ah soit bâillonnée mais je n’avais pas pris son safeword physique, Je lui ai imposé de passer sa séance poings fermés, si elle ouvrait une main, safeword intermédiaire, les deux stop. Je me suis permis cette entorse à nos règles car nous étions deux à « martyriser » Les_ah, à tour de rôle, avec comme consigne de surveiller ses mains lorsque l’autre joue.

⚠️ Attention, pour autant le safeword ne fait pas toute la sécurité lors d’une séance, par exemple,en cas de subspace (état de transe), ou d’évanouissement, la personne Dominante doit avoir la vigilance nécessaire pour reconnaître ces signes physique car la personne soumise ne sera pas en capacité de dire son safeword.

Réagir face au safe word

On peut être fier de sa personne soumise à ce moment-là. Car elle a été loin et a fait son maximum pour vous rendre fier. Ou encore, parce qu’elle a été capable de vous prévenir en cas de problème. Ça demande aux personnes soumises un effort considérable. Bien souvent, la prononciation du safeword est perçue par la personne soumise comme un échec de sa part. Or, il n’en est rien, avoir des limites ne doit en aucun cas être blâmé. Car c’est humain et avoir conscience de sa propre sécurité doit être vu comme une force. 

Si on continue le jeu alors que le dernier safeword est prononcé, ce ne sera plus agréable pour la personne soumise et l’on sort complètement de l’univers BDSM pour rentrer dans celui de la torture. Sans oublier la confiance qui sera complètement brisée. Perso, je le déconseille. N’oublions pas que nos pratiques ne sont pas 100% légales. Un simple dépôt de plainte pour coup et blessure et c’est de jolies menottes tendues par des gens en bleu.

Nous vous conseillons d’apporter une attention toute particulière à l’après séance (aftercare) dans ces moments. Car il peut souvent être vécu comme quelque chose de négatif ou du moins de très éprouvant. Il ne faut en aucun cas culpabiliser la personne soumise de l’utiliser. C’est un DROIT et la sécurité de chacune des parties doit passer avant toute chose.

Pour autant il nous semble également important de débriefer du pourquoi le safeword a été dit ? Les raisons peuvent être diverses et variées, comme par exemple :

  • une forte fatigue,
  • une position trop inconfortable
  • ou alors un moment trop intense ?

L’idée étant d’être à l’écoute et de pouvoir rectifier le tir lors de prochaines séances au besoin. 

Dédramatiser et déculpabiliser

Il faut dédramatiser le safeword. C’est un outil de sécurité qui peut être utilisé pour le jeu, pour repousser les limites, pour agrémenter le jeu. Ce n’est pas un échec de la personne dominante ou de la personne soumise.

Certaines personnes Dominantes le voient comme une erreur de jugement. Car si le safeword est dit, c’est qu’ils n’ont pas « vu » qu’il y avait un problème, il n’en est rien non plus. Encore une fois la personne Dominante n’est pas infaillible. L’erreur de perception est complètement humaine. Même s’il faut, bien entendu, tout faire pour l’éviter. 

Lors de séance, la personne Dominante peut entrer dans un état de concentration extrême, fait qui peut être une composante du Domspace). Cette concentration va réduire le champ de vision (pour se cibler en un seul et unique point : appelé l’effet tunnel), ce qui fait que le reste du monde n’existe plus. Quelque chose de bruyant et d’audible, peut aider à sortir de cet état de « transe » pour aller au secours de son/sa soumis(e).

Il faut voir le safeword comme un indicateur, comme des panneaux qui montrent la bonne voie. Et non comme un loupé d’un côté ou de l’autre.

Si la personne soumise dit son safeword mais que la séance continue. 

Plusieurs options :

  • La personne dominante ne l’a peut être pas entendu. Soit à cause du bruit ambiant soit parce que prononcé de manière trop faible à cause de la fatigue. Donc n’hésitez pas à le répéter de façon claire et audible. N’en veuillez pas trop à votre personne Dominante surtout si elle réagit vite.
  • Si malgré ça, la personne Dominante continue , n’hésitez pas à le hurler. Si vous en arrivez à ce moment là, c’est qu’il y a un vrai problème avec votre personne dominante 😅. Si votre personne Dominante n’arrête pas, les personnes autour interviendront ( si vous n’êtes pas que deux , bien entendu).

Pour les endroits où la musique est très forte (ou ambiance très bruyante), n’hésitez pas à opter pour un safeword gestuelle ( comme la technique des mains serrées ou avec un safeword gradué avec les doigts, comme 1,2,3).

Regard de l’autre, attentes imaginaires et peur d’utiliser le safeword.

Lorsque l’on questionne les personnes soumises sur l’utilisation du safeword, on peut schématiquement classer les réponses en deux camps.

Les personnes qui ont intégré que le safeword est un moyen de communication comme un autre, que son utilisation est saine, que l’idée est de passer un bon moment et pas de se forcer à encaisser des choses.

Il n’y a donc pas de faute rejetée sur l’un ou l’autre, de culpabilité ou que sais-je. Encore une fois, on ferait bien de s’inspirer du monde du shibari. Qui met la communication entre son rigger et le modèle au centre, afin que le modèle donne ses ressenties pour que le rigger puisse aviser en fonction. Dans le BDSM, c’est la même chose.

La personne Dominante ne peut pas deviner les ressenties de la personne soumise. Car par définition, elle n’est pas en train de subir. Alors oui, on peut voir des gestuelles, des bruits qui peuvent donner l’intuition qu’il faut arrêter. Mais clairement, n’est-ce pas plus simple de communiquer plutôt que d’attendre que l’autre soit omniscient ?

La seconde “catégorie”, sont les personnes qui ressentent de la culpabilité, de l’échec à utiliser le safeword. On voit parfois des personnes ayant “peur” de l’utiliser. Comme si, le fait d’utiliser ce safeword, allait leur faire perdre de la valeur. Comme si elles allaient être définies comme des personnes soumises moins intéressantes, moins résistantes etc… . Avec ce sentiment qu’elles vont décevoir leur personne Dominante à cause d’un seul mot prononcé qui mettrait fin à la séance.

Encore une question de regard de l’autre

Ce qui est intéressant ici, c’est de voir qu’une fois de plus, tout se joue dans le regard de l’autre. On met en sourdine ses ressenties, pour tenter de “briller” et de combler des attentes. Attentes qui sont, dans la plupart des cas, totalement imaginaires. Car j’ai rarement entendu une personne Dominante dire à sa personne soumise, “Tu dois être la plus résistantes”, “Tu dois arriver à subir ceci ou cela.”. In fine, on s’auto met la pression.

Un tips qui peut vous aider à contourner ce mécanisme est de demander à votre personne Dominante, quelles sont ses attentes lors de cette séance. Et je pourrai presque mettre ma main à couper en disant que ses attentes seront probablement, que chacun prennent du plaisir. 

Un goût du challenge trop accru

On peut également voir certaines personnes qui ont pour challenge personnel de dépasser leur limite. Sauf que le BDSM, ce n’est pas un sprint, c’est un marathon, on chemine, on évolue. Certaines limites seront dépassées un jour, d’autre pas. Et finalement, y a t’il un intérêt de les dépasser ? Ou du moins de se pousser à les dépasser. A la fin de la séance, il n’y aura pas de podium, que vous ayez tenu 10 coups de fouet ou 100 avant de dire votre safeword, ça ne changera rien à la phase du monde, ni dans la perception qu’aura votre Dominant de vous. 

Je suis la première à avoir un fort esprit de compétition, à aimer me surpasser, mais l’expérience m’a appris que chaque chose arrive au bon moment. Que quand on écoute pas son corps et son ressenti, ça explose. On finit par ne plus avoir envie de telle ou telle chose, parce qu’à “tenir pour tenir”, on finit par s’en dégoûter ou par ne plus rien ressentir. 

Donc, il n’y a pas de culpabilité, d’échec à donner son safeword ou à utiliser un safeword intermédiaire. C’est plutôt la preuve que vous écoutez votre corps, vos ressentis. Et rien que pour ça, votre personne Dominante peut avoir de quoi être fier.

Le safeword peut-il être utilisé par les personnes Dominantes ? 

On nous a plusieurs fois posé cette question et je la trouve plutôt intéressante. En premier lieu et comme d’habitude chacun fait bien comme il le souhaite. Et en soit pourquoi la personne Dominante n’aurait pas le droit de l’utiliser ?

Alors, il est vrai qu’en séance, je me dis que l’utilité est moindre. Un exemple, parfois Wann s’arrête de jouer, alors que de mon côté je peux encore tenir ou alors que j’en veux encore. Mais, avec ses soucis de santé, et bien parfois il ne peut pas faire autrement que d’arrêter la séance car il a trop mal. Au début, quand il faisait ça, je croyais qu’il pensait que j’étais moi arrivée au bout. Je me suis donc mise à lui dire que je pouvais encore tenir, et c’est là qu’il m’a expliqué pourquoi parfois il arrêtait. En résumé, en tant que personne Dominante, vous avez le pouvoir d’arrêter la séance, et pour moi cela équivaut au safeword.

Mais bien entendu, si dans votre relation vous ressentez le besoin de le mettre en place pour les deux parties, il ne faut vraiment pas hésiter.

Utilisation du safeword dans la vie quotidienne.

Qui a dit que le safeword devait s’utiliser uniquement en séance ? Au contraire, comme dit un peu plus haut, c’est un fabuleux outil de communication donc pourquoi s’en priver ?

Un exemple, vous êtes chez des amis et votre partenaire prend la parole sur un sujet qui vous met mal à l’aise. Plutôt que de lui mettre des coups de pied sur la table, un safeword, ça marche tout aussi bien. Bon, pour le coup, il faudra faire l’effort de l’utiliser dans une phrase, mais vous voyez ce que je veux dire ? Même quand on est juste à deux dans le quotidien, ça peut servir.

Et j’irai même un cran au dessus en vous disant que, même si vous n’êtes pas dans une relation en lien avec le BDSM, vous y gagnerez probablement à mettre un safeword en place. 

 Pour résumer

SAFE WORD = Mot de SECURITE

Utilisé le. Ou du moins, il doit exister. Une personne qui vous refuse le droit du safeword n’est pas saine. 

Pour aller plus loin : story time sur le safeword

N/nous avons tourné deux courtes vidéos, pour V/vous raconter N/notre histoire autour du safeword. Les_ah avait un blocage pour l’utiliser et elle vous explique pourquoi ici.
Et pour découvrir ce que Wann à mis en place pour enlever ce blocage ça se passe par là.

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2 commentaires

  1. […] fait un article donc on ne va pas s’étendre une nouvelle fois dessus. (Pour ceux qui débarquent, allez lire cet article […]

  2. […] Acceptez qu’il.elle puisse interrompre une séance comme vous le feriez avec votre safeword. […]

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