Dans les clichés que l’on peut entrevoir des relations D/s, la personne Dominante à tous les pouvoirs et tous les droits, et la personne soumise aurait, elle, surtout des devoirs et très peu de droits. Pour schématiser, la personne Dominante ordonnerait, et la personne soumise ferait tout le reste. Bien entendu, vous vous doutez bien, que cela n’est qu’un énième cliché…
Quand on est une personne Dominante, il y a énormément de choses à faire comme nous avons pu le voir sur l’article à ce sujet. Les responsabilités, les obligations, vont de paire avec le fait d’avoir endossé la responsabilité de prendre en charge une personne soumise.
Même si la personne soumise n’est pas nécessairement une petite chose fragile, la relation D/s est un engagement commun. La personne soumise accepte de remettre tout ou partie des clés de sa vie, en échange d’une relation qui, in fine, est là pour l’épanouir.
Dans ce cadre, chaque partie à des droits ainsi que des devoirs envers l’autre. Pour notre part, ce pan de la relation a été co-construit. Elle a été négocié, débattu et écrit dans notre contrat symbolisant notre engagement l’un envers l’autre.
Cet article n’est bien entendu que le reflet de notre vision, de nos expériences et ne s’érige pas comme une bible du bon fonctionnement d’une relation D/s.
Mais avant de rentrer plus clairement sur ce qui représente pour nous des droits et devoirs fondamentaux de notre relation, je vous propose de définir ce que l’on entend par ces termes.
Droits et devoirs, dans le cadre d’une relation D/s, ça veut dire quoi ?
Pour nous, c’est un socle commun qui va servir à la bonne marche de la relation. Qui va permettre de toujours faire en sorte que la communication ait sa place dans le couple. Mais aussi, qu’il y ait un maintien de la petite flamme qui anime le couple.
C’est également un moyen de cadrer la relation, notamment, si vous n’êtes pas un “couple” au sens vanille du terme. Ces droits et devoirs vont permettre de cadrer la relation. Afin de ne pas empiéter sur la vie l’un de l’autre. Mais aussi pour qu’aucune des deux parties ne soit lésée.
Pour les relations à distance, ça peut aussi être le moyen d’installer une certaine rythmique, pour éviter de se retrouver pendant des mois sans nouvelles ou sans se voir.
L’idée de ces droits et devoirs est de pouvoir borner un maximum de choses, pour rassurer chacun et rendre viable la relation sur le long terme. Pour nous, c’est la partie la plus importante du contrat où chacun s’engage, loin des règles plus liées à des jeux de Domination soumission.
Dans notre cas, il y a trois pans :
- Les droits et devoirs commun qui vont s’appliquer aux deux parties du couple D/s
- Les droits et devoirs de la personne Dominante
- Les droits et devoirs de la personne soumise
Et ce qui est assez marrant, c’est qu’on s’est aperçu, en faisant cette liste, que la personne Dominante, avait énormément de devoirs. Une bonne raison supplémentaire de balayer les clichés répandus par des personnes peu scrupuleuses. Nous sommes là, face à une certaine logique, la personne Dominante se prend en charge + prend en charge la personne soumise. Il y a donc de nombreuses choses qui lui sont imputées.
Droits et devoirs commun
Pouvoir se confier
Un des droits qui nous semble primordial, est celui de pouvoir se confier à une tierce personne. On traverse, tous et toutes, des moments de questionnements, savoir si ce qui se passe dans notre couple est “normal”. On se retrouve face à une situation où l’on ne sait pas comment agir. Et dans ce cadre, il est important de pouvoir en parler à une personne extérieure à la relation, du milieu ou non, selon votre choix.
Dans notre contrat, nous avons chacun désigné une personne, en qui nous avons confiance. Nous nous sommes également engagés à toujours parler de l’un ou de l’autre avec respect, même en cas de conflit. Si vous souhaitez appliquer cela à votre couple, nous vous conseillons vivement de choisir des personnes neutres. Ainsi elles ne prendront pas partie pour l’un ou l’autre. Ou encore qui ne vont pas essayer délibérément de faire rompre le couple pour récupérer l’une ou l’autre des parties.
Fidélité et exclusivité au sein de la relation D/s
Dans cette partie, l’idée est de définir si vous souhaitez être exclusif ou non et dans quel cadre.
- Peut-on avoir une relation tierce de la relation actuelle D/s, ou non ?
- Peut-on jouer avec d’autres personnes en présence des deux parties du couple, ou non ?
- Peut-on sexualiser avec d’autres partenaires ?
- Peut-on envisager qu’une tierce personne pourrait-être ajoutée au couple ?
L’idée est de cadrer un maximum pour qu’il n’y ait aucune zone d’ombre. Voici quelques exemples pour notre couple.
Nous avons chacun le droit de jouer avec d’autres partenaires de jeu. Pour autant la sexualisation n’est pas envisageable, embrasser n’est pas non plus une option. Etant bisexuelle, j’ai une “dérogation”, je peux, si une envie commune est présente sexualiser avec une femme. Mais toujours en présence de Mon Maître.
Nous nous autorisons également le fait de pouvoir avoir un jour du sexe ensemble avec une tierce. Mais nous devons tout deux être d’accord sur le choix de la partenaire pour ce moment. Et cela sera strictement borné à du sexe ou à du jeu ponctuel.
La fidélité est aussi un vrai questionnement, encore une fois nous avons une manière un peu particulière de fonctionner. Nous voyons comme une infidélité toutes relations n’ayant pas eu le consentement des deux parties signant le contrat. Nous voyons également le flirt et les relations sentimentales comme une infidélité, même si c’est virtuel, même si il n’y a pas de sexe. Encore une fois, à vous de définir ce que cela représente pour vous.
Ces deux parties doivent vraiment être prises avec des pincettes et réfléchies longuement, car parfois, on a tendance à accepter des choses, juste pour “garder l’autre” au risque de se rendre malheureux. Ici, l’idée est de trouver un accord qui conviendra à toutes les parties.
Le droit de dire non
Bien entendu, on retrouve ici le consentement. Chacune des parties à son mot à dire. Le consentement dans le cadre de la relation D/s peut être révoqué pour la personne soumise grâce au safeword. La personne Dominante est en droit de refuser toutes pratiques ou demandes avec lesquelles il/elle ne serait pas à l’aise.
Et de manière générale peut importe votre rôle, sentez-vous libre de refuser une demande si cela ne vous convient pas.
La vérité et la communication
Un devoir qui selon nous se doit d’être au centre de la relation. Ne pas mentir, même par omission, reste la clé de la confiance. De la même manière que communiquer permet de régler facilement les petites gênes et de désamorcer les conflits, ou même dire quand ça va super bien, car c’est tout aussi important !
Une relation où on ne peut pas dire ce que l’on pense, de manière vrai, c’est une relation dans laquelle nous ne sommes pas libre d’être nous. Ce qui est totalement contre productif et aux antipodes d’une relation D/s où l’idée est justement de se libérer des idées reçues et du carcan d’une vie “classique”.
S’entretenir
Un devoir qui est potentiellement propre à nous, et qui a pour but d’entretenir la flamme au sein du couple. L’idée ici est de s’entretenir physiquement afin de continuer à plaire à l’autre. Que ce soit en termes de pilosité, d’hygiène ou de forme physique. Il est aussi question de faire honneur à l’autre lors de sorties en public, car il est toujours plus agréable de sortir au bras d’une personne que l’on désire. A vous de définir si cette clause à du sens au sein de votre binôme et ce que vous souhaitez y inclure.
Se soutenir
Notamment en public, l’idée ici est de toujours permettre à l’autre de briller en société et à ne pas se faire rabaisser devant d’autres, surtout s’ il s’agit par exemple d’évènements professionnels ou familiaux. Bien entendu, sans lutter contre ses valeurs. Cela vaut également pour les coups durs de la vie, le soutien se doit d’être mutuel. On n’abandonne pas l’autre au moindre problème.
Prendre soin l’un de l’autre
On en a longuement parlé sur nos deux articles concernant le fait d’être une personne Dominante et une personne soumise. Prendre soin, c’est faire attention à l’autre, avoir des petites attentions, afin de veiller au bonheur et à l’épanouissement au sein du couple et plus généralement dans la vie.
Droits et devoirs de la personne Dominante.
Mettre en valeur son / sa soumise.
L’humiliation, tout ça, c’est bien gentil en séance, mais dans la vie, ça peut avoir des conséquences dommageables, sur l’estime et la confiance en soi. Ainsi, dans notre relation, la personne Dominante s’engage à toujours mettre la personne soumise en valeur, ne jamais l’embarrasser ou la mettre mal à l’aise, notamment lors d’évènements extérieurs au monde SM.
Endosser le rôle de guide
Nous en avions longuement parlé lors de l’article “être une personne Dominante”. L’idée ici est l’engagement de la personne Dominante à toujours guider au mieux la personne soumise. Dans le but de tendre vers l’épanouissement, la connaissance de soi, le lâcher prise. Et cela implique que la personne Dominante pourra mettre en place différents rituels, règles et exercices pour aider la personne soumise en ce sens.
Ne pas abuser de la confiance de la personne soumise.
Pour qu’une relation D/s fonctionne, la confiance reste la clé. Et notamment lorsque l’on s’adonne à des pratiques à risque. Ainsi, la personne soumise, se doit d’avoir une grande confiance vis à vis de la personne Dominante. Pour autant, charge à la personne Dominante de ne pas en abuser, et de ne pas manipuler à mauvais escient la personne soumise. Ainsi la personne Dominante n’agira que dans un but d’un épanouissement commun.
Être le garant de la sécurité.
Que ce soit dans la vie, dans les jeux, ou lors de moments passés avec d’autres personnes. La personne Dominante se doit de tout faire pour garantir la sécurité physique et psychologique de la personne soumise. Il en va de même pour l’utilisation des réseaux sociaux, cela peut passer par exemple par le fait de préserver son anonymat.
Droits et devoirs de la personne soumise
L’obéissance
Cela reste une des clés des relations qui impliquent un échange de pouvoir. Être une personne soumise et ne pas obéir aux ordres n’aurait pas vraiment de sens. Alors oui, parfois on peut se questionner face à certaines demandes et il ne faut pas hésiter à essayer de comprendre. Pour autant, discuter à tort et à travers les ordres, pourrait être le synonyme d’un gros manque de confiance.
La confiance
Une personne soumise se doit d’avoir confiance en son/sa Dom. Il est important de considérer que ce dernier ne fera rien qui pourrait lui nuire. Bien entendu, la confiance se gagne petit à petit. Et si vous n’arrivez pas à remplir ce devoir, c’est peut être alors que la personne Dominante à trahit votre confiance et ainsi la relation peut être caduque et ne pas fonctionner.
Le respect
Chose qui semble aussi une des bases du concept de soumission. Le respect se passe au quotidien, mais aussi lors de sortie public, on en revient au fait de toujours soutenir l’autre et de tout faire pour qu’il brille en société. Pour autant, il peut arriver de ne pas être en accord et dans ce cas dans une question de respect, nous vous conseillons de régler les désaccords en privé.
Une relation équilibrée
Voilà ce que nous considérons comme éléments primordiaux au sein de la relation. Sachant que la majorité sont des droits et devoirs communs. Nous pourrions ajouter à cela le fait de ne pas se laisser l’un l’autre sans nouvelle, car le ghosting est une pratique pouvant réellement détruire l’autre.
L’idée est avant tout de veiller à un bon équilibre du couple et de l’autre. A vous d’y ajouter des choses plus personnelles. Nous avons par exemple dans notre contrat un devoir lié à l’équilibre financier du foyer, qui permet de nous sécuriser l’un et l’autre par rapport à notre passé.
Et si on regarde bien, la majorité de ces choses pourrait s’appliquer au bon fonctionnement de tout type de relation.
Prenez le temps d’y réfléchir et de construire cette partie de la relation ensemble afin de vous sentir le plus serein et en sécurité possible.
En espérant que cet article vous permettra de bâtir une relation saine et épanouissante !
