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On a lu Plurielles d’Eva Delambre

Comment résister à une proposition de review pour le dernier Eva Delambre ? Parce que oui, son roman L’esclave, fait partie de ces livres qui ont bercé ma découverte du BDSM par le biais de la lecture. 


La problématique, c’est qu’aujourd’hui, je ne lis plus avec les yeux de la Léa qui avait 20 ans. Mais avec ceux de la Léa de bientôt 33 ans. Qui vit une relation D/s en 24/7 depuis bientôt 5 ans et qui a vécu pas mal d’expériences BDSM avant cette relation. Alors l’œil est un peu plus acerbe et critique… Les réflexions autour de ce genre de textes sont bien plus poussées, et dépasse la notion de fantasme et d’excitation.

Cette review va me permettre de faire d’une pierre deux coups. Je m’explique, je vais d’une part vous parler de ce livre de manière très factuelle sur mes ressentis à sa lecture. Bref, une critique littéraire comme j’ai l’habitude de les faire. Et après cette critique, je vous propose que nous passions un petit moment ensemble pour disserter au sujet de la fiction et du BDSM. Parce que des constats se sont imposés à moi durant cette lecture, constats que j’avais occultés ou auxquels je n’avais pas pensé avant. 

Mon avis sur Plurielles d’Eva Delambre

On ne va pas se mentir, les romans d’Eva Delambre, chez moi, font toujours mouche en termes d’excitation ! Et autant vous dire que je suis obligée de faire des petites pauses dans ma lecture tellement c’est 🔥.

Une fois n’est pas coutume, Eva Delambre aborde dans son nouveau roman la thématique de la pluralité dans les relations D/s. Habituellement, c’est une thématique que l’on retrouve en toile fond, de la plupart de ses écrits. Là, le roman est pleinement consacré à cela.

On y suit une jeune soumise, intégrant le cheptel d’Aymeric, un Dominant ayant déjà à demeure deux soumises et une soubrette. Ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant dans ce roman, c’est que pour une fois, on voit toutes les difficultés de ce genre de relation ! Manque de temps, jalousie, difficulté à s’intégrer, questionnement et j’en passe. On est loin du tableau tout beau, tout rose. Loin de la pluralité parfaite que l’on cherche souvent à nous vendre dans ce milieu. Je pense que l’on est très proche de la réalité. Cet écrit essaie de montrer les bons, comme les mauvais côtés. Par contre, c’est un peu la seule chose proche de la réalité dans ce roman.

Plurielles d’Eva Delambre, une domination surtout sexuelle

La Domination dans ce récit est purement sexuelle. C’est un peu ce que je reproche à la plupart des écrits. En même temps, on ne va pas se mentir, c’est ce qui fait vendre ! De manière purement objective, les scènes de Domination sexuelles sont extrêmement bien écrite et excitante. Il n’y a rien à redire là dessus ! 

Pour moi, c’est un excellent roman érotique de par les émotions et la part de fantasme qu’il m’a apporté. C’est globalement bien écrit. Même si, j’ai la sensation qu’il y a un cruel manque de relecture chez Tabou Edition. Car il y a des coquilles par ci par là, un peu comme dans un livre auto-édité. Je trouve ça vraiment dommage ! 

Les personnages sont attachants, bien construits et l’intrigue garde en haleine ! Bref, je vous le recommande fortement. Mais uniquement si vous êtes en capacité de faire la différence entre fantasme et réalité ! 

Ne pas confondre littérature BDSM érotique et mode d’emploi du monde BDSM

Et on en vient au second point que je voulais aborder avec vous. Il est extrêmement important, notamment si vous débutez dans le BDSM, que vous soyez une personne soumise ou Dominante.

L’importance quand vous lisez un livre, notamment une fiction, ou que vous regardez un film au sujet de notre univers, c’est la capacité à faire un pas sur le côté, en se disant que c’est de la fiction. Comme n’importe quel récit ou film. Et que ces fictions peuvent permettre de générer des fantasmes. Mais que ce n’est en rien un mode d’emploi de comment ça se passe réellement.

Bien souvent, on retrouve les archétypes suivants, l’homme Dominant, beau et riche, avec une somptueuse villa, la femme Dominante, toujours parfaitement apprêtée et gainée dans du latex, etc… Bon…, spoiler alerte.. , dans les romans ça fonctionne bien, dans la vraie vie, ce n’est vraiment pas le cas.

Vouloir vivre son BDSM comme dans les livres, ça équivaudrait à vouloir vivre comme dans Star Wars.

Autre chose qui a tendance à me hérisser le poil lorsque je lis ce genre de fiction, c’est le délire de la personne soumise qui accepte tout et n’importe quoi, sous prétexte qu’ elle est soumise et que donc elle n’a pas le choix, c’est sa condition ! Que cette même personne est toujours soit nue, soit dans des tenues hyper sexy ! Mais aussi, la personne Dominante est en mode petit chef, à obliger les gens à faire tout et n’importe quoi et à penser uniquement à son propre plaisir.

Ajoutez à ça le fait que la Domination passe nécessairement par le sexe, que 90% du temps, il est question que la personne soumise soit prêtée à n’importe qui pour faire n’importe quoi. Que les soirées BDSM sont nécessairement des espèces d’orgies géantes. Et là, vous avez le combo de toutes ces choses que le BDSM n’est pas.

Alors oui, tout ça c’est nécessaire pour avoir une œuvre réussie, parce que l’idée, c’est de créer le désir, l’excitation. Et que, malheureusement, la réalité et le quotidien ça n’a rien d’excitant !

Imaginez que j’écrive une œuvre qui explique que 90% du temps, je suis en leggings et en pull. Que parfois les rituels n’ont pas lieu par principe de réalité. Qu’il nous arrive parfois de ne pas faire de séance pendant des mois. Ben oui… ça fait rêver personne et c’est pas super sexy ! De la même manière que de décrire une scène de sexe, c’est plus excitant que d’écrire ou de montrer des soirées avec juste des pratiques SM.

Bref, j’espère que vous voyez où je veux en venir. Vouloir calquer une relation D/s ou BDSM sur ce type d’œuvre serait l’équivalent de vouloir vivre comme dans les films star wars. CE N’EST PAS POSSIBLE. 

Littérature BDSM, une prise de recul nécessaire

Donc, il est nécessaire d’avoir ce recul. De continuer de lire ou regarder ce genre de choses, pour se donner des idées, cultiver le fantasme. Mais en aucun cas, pour copier / coller quelque chose qui est purement fantasmé, érotisé. Qui ne peut prendre place dans un quotidien, mais qui peut être possible uniquement sur des instants.

Si je vous dis tout ça, c’est que moi aussi, j’y ai cru. Que moi aussi au début je me disais :

“Ouaou!!! Si je suis une soumise H24, mon quotidien ce sera ça”.

Mais honnêtement, ce n’est pas possible. Ca vous fera vous sentir dans un affreux sentiment d’échec. Et au-delà de tout, ce n’est pas sain. Car 90% des choses décrites dans ce type d’œuvre serait vu comme toxique dans une vie réelle.

Bref, j’espère que ce petit warning servira à ceux et celles qui se fantasment dans des relations comme dans certains bouquins. Qui pensent que l’on peut érotiser et mettre du protocole sur tout et n’importe quoi. Et surtout que ça évitera à beaucoup de tomber dans les griffes des fakes Dom, qui collent bien souvent aux archétypes de ce genre d’œuvre. 

N’oubliez jamais qu’une relation BDSM est une co-construction . Vous ne trouverez jamais la formule magique dans un livre ou un guide. Ces choses peuvent faire travailler votre imaginaire, mais ne doivent en aucun cas être prises comme une vérité absolue. C’est juste la vision de son auteur, et plus communément, des scénarios fantasmés.

Fin de mon petit “coup de gueule”, on se retrouve très bientôt pour une nouvelle review ! 

Plus d’information sur Plurielles d’Eva Delambre

Editeur : Tabou Edition

Collection les jardins du priape

4ème de couverture : Lorsque Valentine choisit de devenir la soumise d’Aymeric, elle sait qu’elle ne sera pas la seule à le servir et à lui obéir. Elle a ses raisons pour se lancer dans une telle relation, mais ne présume-t-elle pas de ses capacités à se soumettre envers et contre tout ? 

Quels regards porteront sur elle, celles qui s’épanouissent déjà auprès de ce maître profondément pluriel ? Entre complicité et rivalité, comment ne pas céder à l’envie de compter pour lui, un peu plus que les autres ?
Et si finalement, son arrivée dans la villa n’avait d’autre but que de conforter Aymeric dans une décision déjà prise à laquelle aucune d’entre elles ne s’attend ?

Nombre de pages : 336

Disponible en version papier (16€) et en version numérique (10€99)

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