C’est à La Rochelle, en arpentant les rayons 🔞 de la librairie milles sabords, que je tombais sur cet ouvrage. A cette époque, je commencais à peine mon incursion dans le monde de la BD érotique. N’ayant jamais bien compris l’intérêt de ces ouvrages, mêlant dessins et textes, qui représentaient pour moi un frein à mon imagination. Je vous rassure, depuis, tout cela a bien changé, grâce aux conseils avisés de Wann pour me faire apprécier cet art.
Mais bref, je me perds, le propos n’est pas là. Je découvrais donc cet ouvrage mêlant récit de Enard et illustration de Manara. Et ne nous mentons pas, le coup de crayon et la quatrième de couverture donnait fortement envie d’aller un peu plus loin dans cette découverte.
L’art de la fessée, une ode à cette pratique.
C’est quasiment un an après son achat que je me décidai à l’ouvrir, pour découvrir l’histoire d’Eva Lindt. Une chroniqueuse télé spécialisée dans les potins qui va faire la rencontre de Donation Casanova. Cette rencontre fortuite se fait dans un train Paris – Venise. L’homme tient un curieux carnet vert, dans lequel il écrit frénétiquement tout en regardant les fesses des filles se hâtant sur le quai.
Eva Lindt profite d’un moment d’assoupissement de Donatien pour lui subtiliser ce fameux carnet vert. La curiosité faisant partie chez elle d’une déformation professionnelle.
C’est ainsi qu’elle découvre l’art de la fessée. Je ne souhaite pas plus vous spoiler car toute l’histoire réside dans cet art. Je me suis délectée de cette plume fluide et belle durant la totalité de l’ouvrage.
Enard a cette capacité à nous emporter dans cette histoire. A parler de sexe sans tomber dans la vulgarité. A faire surgir en nous cette petite boule de feu qui donne envie de nous aussi, être à la place d’Eva Lindt.
Un voyage dans l’érotisme de cet art, un roman non pas didactique sur la fessée mais plutôt, qui va vous émouvoir sur ce Kink, finalement très classique.
Il n’est pas question ici de SM, mais plutôt de fétichisme, celui des fesses, celui de donner et de recevoir. C’est une incursion dans l’intime. Dans la découverte de comment naît une passion et comment elle évolue tout au long d’une vie.
En résumé.
J’ai aimé me laisser transporter dans les mots d’Enard et sa plume parfaite, sans fioriture, elle est juste et fait monter en un claquement de doigt (ou de main, ça me semble plus approprié) le désir. J’ai aimé les dessins de Manara, illustrant parfaitement le propos, c’est beau et pleins de petits détails, j’ai aimé tombé en émois le temps d’une lecture pour ces filles de papier.
Si comme moi, la fessée est un univers fantasmatique qui vous parle, si vous aimez les choses belles et bien écrites. Alors, il vous faut absolument, dans votre bibliothèque érotique, cet ouvrage, pour le plaisir des yeux et du cerveau.
Editeur : Glénat
Nombre de pages : 96
