J’en avais pas mal entendu parlé sur les réseaux, pourtant je suis peu friande des livres écrits par les Dominas. Probablement parce que c’est trop éloigné de mon univers fantasmatique. Mais plusieurs années passant et l’esprit plus ouvert, j’ai envie de découvrir ce type de lecture. Même si, l’excitation ne sera pas nécessairement au rendez-vous. Un peu comme une anthropologue qui cherche à comprendre le pourquoi.
Me voilà à envoyé un mail aux éditions le murmure pour leur demander si une review de ma part pourrait les intéresser. La réponse ne se fait pas attendre et j’ai même l’agréable surprise de pouvoir recevoir d’autres titres.
Il est temps d’ouvrir le livre de Maylis Castet. Sans à priori aucun, juste l’envie de découvrir l’univers d’une Domina pro.
Si il y a une chose que l’on ne pourra pas enlever à cet écrit, c’est qu’il a été rédigé avec honnêteté. Pour autant, je n’ai pas pu m’empêcher le long de ces 293 pages de me demander pourquoi. On y découvre le récit de vie d’une femme cassée. Tombée sur les mauvais mecs durant la quasi totalité de sa vie. C’est triste et on se demande pourquoi l’autrice réitère mauvaises expériences sur mauvaises expériences, sans réelle remise en question de sa part ou sans chercher à casser le schéma. Ce qui en vient à créer une personne qui oscille entre misandrie et empathie. Avec comme but improbable d’essayer de « sauver les hommes » de leur pulsions sexuelles et masturbatoires.
Pourquoi devenir Domina pro si on déteste les hommes ?!
Dans mon cerveau, ça ne fait qu’un tour. Pourquoi on choisit de devenir travailleuse du sexe et de surcroît Domina pro, si on déteste à ce point les hommes ? Pourquoi s’échine-t-on à faire ce métier pour, in fine, vivre uniquement des expériences désagréables ?
Dans Merci Madame, Maylis Castet conte ses aventures en séance avec ses soumis de passage. Je crois que sur 293 pages, on trouve au total qu’une seule séance avec une « fin heureuse ». Alors oui, je veux bien le croire, être Domina pro ce n’est pas glamour tous les jours. Et si vous souhaitez en être persuadé, lisez ce roman. Mais pour autant, j’imagine qu’il y a aussi des chouettes moments.
Et pourquoi faire ce métier si on aime pas l’univers BDSM ?
On peut également noter un dédain de l’univers BDSM. Mais en même temps, les seules soirées où la Domina se rend sont des soirées mêlant libertinage et BDSM. Ce qui donne l’impression que l’autrice crache sur un univers, que finalement, elle connaît très peu. Sa seule conaissance étant son propre donjon et les autres travailleuses du sexe qu’elle côtoie.
En résumé
Vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé cette lecture et ses 293 pages de ouin ouin sur les hommes. 293 pages de misandrie. Le féminisme de celles qui sont tombées sur les mauvaises expériences et qui souhaitent faire payer à toute la population masculine ce que leur a fait subir une poignée de connards est poussé beaucoup trop loin à mon goût.
Pour autant, si demain vous souhaitez devenir Domina pro et avoir une entrevue du pire qui peut vous attendre, ça peut être une lecture intéressante. Et quand vous refermerez ce livre, vous serez capable de vous dire : est-ce que je veux vraiment me lancer là dedans ?
J’ai par la suite écouté un podcast ou Maylis Castet intervient pour parler de domination pro et de sexologie (car oui l’autrice est aussi sexologue). J’ai été agréablement surprise car j’avais la sensation qu’elle s’était apaisée et adoucie versus la plainte et la haine présente dans son roman.
Je vous avoue tout de même, que c’était un soulagement de pouvoir refermer ces pages et passer à une autre lecture.
Informations complémentaires sur Merci Madame de Maylis Castet
Editeur : Le murmure
4ème de couverture :
On peut lire ce récit comme un plaidoyer pour une sexualité qui soit un espace de rencontre, de joie et de liberté, plutôt que l’arène qu’elle est si souvent, dans laquelle sont négociés plus ou moins consciemment des rapports de force et des identités désespérément genrées. Paradoxalement, les femmes y sont quasiment inexistantes. Et c’est bien là le problème : sur le terrain du sexe, les hommes et leurs bites sont partout, ne laissant que peu de place aux femmes, à leurs désirs et à leur plaisir. Osons donc croire que ce livre parlera à ces dernières, qu’il participera à ce qu’elles se sentent moins seules et moins coupables. Merci Madame veut donner envie à celles qui en ont besoin de se réapproprier leur sexualité.
. Il est à craindre que beaucoup d’hommes lui réservent une levée de boucliers. Ce témoignage d’une colère légitime n’est pourtant pas une déclaration de guerre. Il ne s’agit là que de provoquer ce désir profond que les hommes et les femmes puissent se côtoyer en paix.
Nombre de pages : 293