Extrait du journal de soumission N/notre vie BDSM

Le panier – partie 2

Pour lire la partie 1 c’est par ici

28/06/2022

6 mois plus tard, nous revoilà pour revenir sur ce fameux panier, celui qui m’a posé tant de questionnements, mais celui également qui est la preuve d’un passage à un nouveau stade dans ma vision du BDSM et dans la maturité de N/notre relation D/s.

J’ai passé la porte du BDSM il y a maintenant plusieurs années par le prisme de la sexualité, j’obéissais aux ordres, j’avais certaines pratiques (pour la plupart, au départ, purement sexualisées) parce que ce grand tout m’apportait l’excitation, l’impulsion sexuelle que je n’avais plus du tout dans la vie vanille. 

Je suis passée ensuite au 24/7 parce que je ne me voyais plus construire ma vie de couple sans le BDSM, que j’avais besoin de cadre et de sentir une réelle domination masculine de par mon tempérament, qui a plutôt tendance à prendre le lead. J’y ai découvert l’excitation sexuelle et cérébrale à chaque nouveauté, je me suis sentie comblée, à ma place, sexuellement et globalement épanouie. 

Mais lorsque l’on ancre le BDSM dans son quotidien, et je veux dire par là qu’on l’ancre réellement, qu’il devient un mode de vie, avec tout le lot de routine que cela amène, alors les choses mutent. Au début, on est un peu perdue, on se demande où est passée cette énergie sexuelle qui était présente avant. On en vient parfois à se demander: est-ce que j’aime toujours ça ? Est ce que ma place est toujours là ? 

On se re questionne sur son rôle, ses envies et ses besoins. Parce que le 24/7, après 3 ans, ce n’est plus vivre dans un fantasme, c’est vivre son quotidien en dehors de la norme qui devient notre routine.

Est ce que pour autant c’est moins savoureux ? Est ce que pour autant il faut rester là, à pleurer ces fantasmes et l’excitation qui n’arrive plus quand on penserait qu’elle pointe le bout de son nez ?  Pas du tout ! On prend une grande inspiration, pour ma part un papier et un stylo et on fait le point ! Seule, mais aussi à deux, car Mon Maître reste l’acteur principal de cette relation qui s’est construite main dans la main.

Et c’est à ce moment qu’on se rend compte que le BDSM ce n’est pas que de l’excitation, ce n’est pas que de « l’épanouissement » grâce à l’autre, c’est aussi beaucoup de spiritualité. 

Et avant d’en arriver là, je vous assure que le cheminement a été extrêmement long et rude (je vous résume 6 mois de réflexion en un article, donc je vous passe les détails, les questionnements sans fin et les hauts et les bas 😅).

Alors, j’en vois déjà avec des gros yeux derrière leur écran se dire « non mais spiritualité n’importe quoi » ou encore d’autres qui trépignait d’impatience de lire un nouveau bout de récit pleins d’expérience et de rebondissement et qui finalement sont là, à attendre la chute et l’action et qui s’aperçoivent avec un peu de frustration que ça sera peut être moins fun que d’habitude 😊. Mais, si vous êtes toujours là, je vous propose de continuer de m’accompagner dans cette réflexion sur mon très cher panier ! 

Alors non, après 6 mois, je ne suis toujours pas excitée à être dans ce panier, pas plus de manger et boire dans mes gamelles, d’ailleurs. Mais mon dieu, qu’est-ce que je suis bien ainsi ! 

Parce qu’au-delà de la sexualité, il y a un monde dans cette philosophie de vie. Celui où lorsque la porte s’ouvre, on se réalise ailleurs, l’objet qui dans nos fantasmes était excitation devient réconfort ou juste symbole d’être à la bonne place.

Quand je me blottis chaque soir dans mon panier, je me sens bien et apaisée. Quand j’ai un coup de blouse, direction le panier pour lâcher prise, oublier et juste me satisfaire un instant de cette place à ses pieds, symbole du lâcher prise. D’ailleurs je ne me questionne plus à savoir si Mon Maître veut que je sois dans le panier ou sur le canapé, et je ne le range plus dans la chambre. Il trône fièrement dans le salon, il a trouvé sa place et moi je sais que c’est la mienne, et si Mon Maître souhaite que ce soit différent il me dira de venir, si je ressens le besoin de me lover dans les bras de Mon Maître sur le canapé j’en fais la demande et il accepte, ou non. Mais le panier est venu s’ancrer, non pas comme un objet de fantasme, mais comme un symbole quotidien de ma place et comme un réel objet de réconfort ! 

Pareil concernant les gamelles, notamment celle d’eau, je prend la liberté d’y boire même, si ce n’est pas demandé, non pas pour jouer le rôle de la soumise parfaite mais parce que je le veux pour me sentir à ma place. 

Croyez-le ou non, on ne peut pas vivre un BDSM sexualisé, excitant et fantasmé chaque jour. Pour autant, on peut vivre chaque jour son BDSM, en étant plus en hauteur, en ressentant chaque jour sa place, et en n’ayant plus besoin d’être excitée pour vibrer dans cette relation.

Photo : Iggyshoot

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1 commentaire

  1. Iris de Daemon Drago a dit :

    Magnifique tellement ça, j ai eu cette même réflexion, je me demdais si cette exitarion du départ, allais revenir et j ai pris peur n ayant pas de mots pour expliquer à Maître, ce n est pas évident de lui dire que cette excitation qui au départ était sexuelle c est muée en besoin de règle, de cadre de vie, de pts chose du quotidien dont j ai besoin pour me sentir à ma place. Lui dire que min cerveau a aussi bien besoin que mon Corp d être sous son contrôle, que part des simples pt faits , gestes , devoirs je puis être à ma place naturellement, dans la vie quotidienne, une petite routine qui fait de moi sa soumise à plein temps. C est ça qui m exite et me fait grandir

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