Avis le lien Vanessa Duries
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On a lu le lien et l’étudiante de Vanessa Duries

C’est une amie qui m’avait conseillé ces deux ouvrages. Et, comment vous dire que je suis légèrement dubitative après leur lecture, que j’ai faite assez rapidement dans un week-end.

Mais avant de vous donner mon avis sur ces deux livres, un petit pitch s’impose. Vanessa Duries a 20 ans, elle est étudiante en Fac de Lettre lorsqu’elle sort son roman « Le Lien » en 1993. Dans ce dernier, elle nous raconte son histoire, la liaison qu’elle a avec son Maître, une première pour un roman autobiographique. Elle n’a jamais rien connu d’autre que cette relation et l’univers érotique du « SM » (notez les guillemets sur le mot SM, c’est super important pour la suite de cette review). Elle nous décrit cette relation, comment elle la vie, ce qu’elle doit faire pour plaire à son Maître. Il faut savoir que l’amour n’est pas une option, dès le départ son Maître la prévient que ça ne fera pas partie de la relation.

Avant de vous pitcher l’étudiante, il me semble important de d’abord vous faire la review du livre « le lien », car c’est dans ce sens que Vanessa Duriès les a écrit. 

L’avis de Les_ah sur le lien de Vanessa Duries

La lecture du lien a bien failli me déclencher de l’urticaire, doublé d’une crise de panique, comment peut-on le qualifier de livre culte de la littérature érotique et de la scène SM à la vue de son contenu ? Vanessa Duriès est même placée par certains médias au rang de « O » moderne.

126 pages qui font l’apologie d’un manipulateur en puissance, son « Maître » comme elle l’appelle, ne sait pas faire grand chose d’autre que de la faire baiser et la livrer à des gang bang, alors oui, il y a deux, trois scènes de flagellation, mais où est le SM dans tout ça ? Est ce qu’en 1993 on définissait le SM uniquement sous le spectre de la soumission sexuelle ? On assiste dans ce livre à une quasi scène de viol que l’autrice accepte sans bouger parce que « c’est normal, elle est soumise ». 

Est ce que cette époque être soumise était alors simplement accepter de se faire prendre par n’importe qui parce qu’un individu l’a ordonné ? Belle image qui est donnée du SM.

Du libertinage sur fond de manipulation bien plus que du SM.

On trouve dans cette ouvrage beaucoup de candaulisme et de sexe à plusieurs qui pour moi sont plus des pratiques libertine que SM, même quand ça prend place dans des caves. La soumise, dans ce livre, est continuellement maltraitée par son « Maître » bien plus âgé qu’elle, même si ils ne sont pas en 24/7 et que ce ne soit absolument pas désirée par la personne soumise.

Bref, un livre parfait si vous souhaitez avoir une idée de ce que peut être une relation toxique dans le BDSM. On aurait pu l’appeler, petit traité pour faux Dominateur en manque de confiance en soi.

Pourquoi donner cette image des soumises ?

Je vous laisse, du coup, comprendre pourquoi j’étais au bord de la rupture à la fin de cette lecture, d’autant plus quand la critique l’a encensé et qu’il est classé au panthéon des livres cultes. Tout ça pourquoi ? Parce qu’il est tiré d’une histoire vraie et écrit par une jeune fille de 20 ans totalement en détresse qu’on a prostituée grâce à de la manipulation ? Parce que ça a fait mouiller des ménagères et des vieilles journalistes en mal d’amour ? Parce que des vieux libidineux espéraient pouvoir se taper l’autrice après l’avoir encensée ?

En donnant quoi comme image du milieu SM et des soumises ? Parce que là, on est pas dans de la fiction comme Histoire d’O, on est sur une histoire vraie ! 

Alors oui, je suis en colère que ce livre ait pu véhiculer l’image de la femme soumise facile, de laquelle on peut faire ce qu’on veut. Que la jeune fille qui écrit à 20 ans et qu’elle se dit « esclave » alors qu’elle n’a rien connu de la vie. Qu’on banalise et érotise une relation qui est tout sauf saine et qui à une époque a été pour des tas de gens une fenêtre sur notre milieu.

L’avis de Les_ah sur l’étudiante de Vanessa Duries

Il est temps que je me calme un peu pour vous pitcher la suite, « L’étudiante ».

Il faut savoir que ce récit est inachevé car Vanessa Duriès a péri dans un accident de voiture à l’âge de 21 ans, elle avait envoyé les premiers chapitres à son éditeur, le reste du roman s’est envolé avec elle lors de son accident.

Vous trouverez donc les quelques pages de ce deuxième livre dans des éditions recueillant les deux ouvrages. Dans cette suite, qui ne se veut pas être écrite en roman autobiographique mais qui en a tout l’air d’un, Vanessa prend conscience qu’elle s’est faite manipuler par son cher « Maître », qui aurait même revendu les vidéos et clichés des séances comme des œuvres pornographiques. On la suit dans ce cheminement de détachement de cette relation et dans celui de l’amour, le vrai, pour une collègue de Fac. 

C’est avec beaucoup de soulagement que j’ai lu cette seconde œuvre, et heureusement que cette suite, même si elle est inachevée, existe.

Elle fait prendre conscience du côté parfois abusif de ce milieu, pour peu que l’on fasse de mauvaises rencontres. Elle raconte aussi les difficultés que l’on peut avoir à se détacher de ce type de relation, et à quel point parfois franchir les étapes trop vite, peut nous amener à avoir des regrets. On y lit aussi la crainte du regard de l’autre sur nos types de relation et la découverte d’un amour plus sain.

Informations sur le lien et l’étudiante

4ème de couverture : Initiée par son amant Pierre, Laïka découvre ces  » douceurs et langueurs, délires et supplices » dont Sade fit l’apologie. Offerte à d’autres, punie, caressée, Laïka se soumet à un bien étrange rituel érotique pour sublimer son amour envers son maître capricieux. Mais quand le lien entre le maître et l’esclave se rompt, s’humilier n’est plus un acte d’amour. Privée de cette communion amoureuse, l’esclave, rendue à sa solitude, se détourne des caprices de son maître pour découvrir de nouveaux plaisirs.

Le livre combinant l’étudiante et le lien n’étant plus édité il faudra vous tourner vers les sites de secondes mains pour le trouver.

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