Lorsque l’on débute, donner sa soumission est un acte que l’on peut prendre à la légère. Car, N/nous n’avons pas le spectre de ce que cela représente.
Les livres, films, et autres supports de la culture BDSM, ne mettent, bien souvent, pas les bons mots et les bons exemples en face de ce don de soi. C’est un moment qui, la plupart du temps, est passé vite fait et où cela vient comme une évidence.
Dans la réalité, c’est un peu plus profond. Notamment, lorsque l’on avance dans son cheminement et que l’on s’aperçoit que cette demande n’est pas à faire à la légère. Qu’il convient de peser mentalement les pours et les contre. Afin de s’en remettre à une personne que l’on estime digne de ce pouvoir.
Donner sa soumission, l’écueil du démarrage.
Lorsque l’on découvre cet univers, il est vrai que l’on a envie d’avancer. Que l’on a envie de jouer et de découvrir, coûte que coûte, cette nouvelle sexualité, ce nouveau mode de vie qui s’offre à nous.
Si je devais faire un parallèle lié intimement à mon expérience, j’ai la sensation que, pour caricaturer, dans l’esprit des gens, ça équivaut presque à un « est ce que tu veux sortir avec moi ? ». Question qu’on se posait lors de nos années collège pour espérer poser ses lèvres sur le partenaire de son choix.
Après quelques expériences et déceptions, on s’aperçoit que c’est beaucoup plus profond que ça. Car, on attend pas du tout la même chose, d’une personne Dominante que d’un/e partenaire de vie vanille.
Donner sa soumission, qu’est ce que ça implique ?
On ne parle pas ici d’une séance de jeu one shot. Donner sa soumission signifie s’engager dans une relation, qui pourra être 24/7 ou non, qui s’ancre sur la durée.
Cet acte symbolise la remise des clefs de votre vie, en fonction des limites que vous avez fixées avec votre partenaire.
Ainsi vous acceptez qu’il / elle puisse régir vos activités sexuelles, SM ou non (dans le respect de vos limites). Mais aussi, d’autres pans de votre vie. Comme par exemple, vos différentes activités, vos choix, vos finances, vos interactions sociales et j’en passe, en fonction de ce que vous avez négocié et de ce que vous souhaitez.
C’est un peu comme remettre les clés de sa voiture à quelqu’un, se bander les yeux et lui dire « Vas-y! Je te fais totalement confiance ! Je n’ai pas peur que tu abîmes ma voiture! Je n’ai pas peur de là où tu m’emmènes ! ».
Donner sa soumission, c’est avoir des devoirs et aussi des droits. Devoir accomplir des rituels, et faire preuve d’obéissance envers la personne à laquelle vous appartenez.
Si j’avais pris conscience de tous ces éléments avant de commencer mon cheminement, je vous assure que ça m’aurait permis d’éviter BEAUCOUP d’expériences que j’aurai aimé ne pas vivre. Et de VRAIMENT mieux choisir mes partenaires.
Comment donner sa soumission ?
Il n’y a pas de rituels type, de cérémonie ou je ne sais quoi. Il n’y a rien, qui serait universel pour donner sa soumission.
Par contre, une chose est sûre ! Ce n’est pas la personne Dominante qui décide que telle ou telle personne va devenir son/sa soumis.e.
C’est à vous, soumis.e, de faire votre demande à la personne Dominante. Elle peut prendre la forme que vous désirez, à l’écrit, à l’oral, de manière solennelle ou non. Parfois, la personne Dominante pourra vous demander d’écrire une sorte de profession de foi, pour montrer votre motivation.
Sauf cas très particuliers, donner sa soumission ne rime pas avec offrande !
Donner sa soumission ne rime pas nécessairement avec collier. Certaines personnes Dominantes préfèrent attendre que la personne soumise ait fait ses preuves pour lui remettre son collier.
Dans tous les cas, c’est à la personne Dominante de choisir et d’acheter le / les colliers.
Autre petite chose qui peut également se faire, la personne Dominante peut, par la suite, vous rebaptiser avec un nom de soumis.e de son choix.
Quelques étapes avant de donner sa soumission.
Dans cette partie, je vais vous lister quelques étapes qui me semblent importantes à accomplir avant de vous décider à remettre votre soumission. Encore une fois, ceci n’est que N/notre vision. Ce n’est pas universel, mais ce sont des choses qui m’auraient servi à l’époque où je débutais.
- Prendre le temps de discuter virtuellement, par message, par téléphone, de chose et d’autres, pas essentiellement de BDSM.
Arrivez-vous à trouver des sujets de conversations intéressants ? Est ce que la personne fait preuve de respect ? Est ce que la personne est ok pour vous écouter si vous avez besoin de vous livrer ? Est-ce que vous avez la même envie au niveau de la relation ?
- Rencontrez-vous dans un lieu neutre et public. Et n’hésitez pas à faire plusieurs sorties en mode vanille.
Est-ce que le feeling passe toujours ? Est-ce que vous avez envie d’aller plus loin ? Est-ce que la personnalité de l’être qui est en face de vous, vous convient ?
- Une fois que vous avez discuté, pris confiance, tentez de jouer ensemble sur différentes séances.
Est-ce que la manière de jouer vous convient ? Est-ce que la personne a respecté vos limites, vos envies ? Y-a-t-il une alchimie ?
- Et bien entendu, si vous le pouvez, n’hésitez pas à vous renseigner sur cette personne.
Une fois ces étapes franchies, si l’envie est toujours présente, alors lancez-vous ! Ça sera le moment de construire votre relation. Et selon moi, pour ça, rien de mieux que le contrat, afin d’être sûr.e des tenant et des aboutissants de la relation que vous souhaitez construire.
Ces moments que j’aurai aimé oubliés, mais qui pourront vous servir.
Donner sa soumission est un acte fort dans le sens où on se livre à l’autre, corps et âme.
On est également censé avoir une confiance aveugle car votre Maître.sse peut faire de vous ce qu’il souhaite (dans vos limites, bien sûr!). Alors pourquoi ne pas attendre d’être sûre de soi et de son choix pour lui confier cette chose si précieuse ?!
Je vais essayer de vous illustrer par l’exemple, quelques passages de ces moments qui peuvent être bâclés. Que j’ai pourtant déjà vécu comme ça et qui m’irritent énormément.
Exemple 1 :
Premier soir que vous rencontrez un.e Domina.nt. Vous passez une bonne soirée et dans l’heure vous lui demandez de devenir sa soumise.
> Vous lui avez probablement parlé depuis 2 semaines sur internet mais, est ce qu’on appelle ça connaître les gens ?! Peut-être vaudrait-il mieux, laisser le temps de se découvrir. Faire quelques séances ensemble, sortir et échanger IRL pour voir si ça convient à chacun. Plutôt que de se jeter dans les bras (ou plutôt aux pieds) du premier venu.
Exemple 2 :
Après une heure vous êtes devenu le/la soumis.e d’un.e illustre inconnu.e que vous pensez connaître. Il/elle vous demande de l’appeler Maître.sse, vous voilà à lui servir des Maître.sse par ci, Maître.sse par là.
> Un peu de respect pour cette appellation, je suis intimement convaincue que le titre de Maître.sse se mérite. Déjà parce qu’une personne Dominante qui s’auto proclame Maître.sse ça m’afflige. Maître de quoi ?! Au mieux de lui-même au pire de rien du tout. Monsieur ou Madame pour commencer, c’est largement suffisant! Le « Maître.sse » viendra avec le temps, quand il/elle vous aura réellement montré/e qu’il/elle est votre Maître.sse.
Exemple 3 :
Les phrases typiques d’une personne Dominante en perdition. Qui veut que vous lui donniez votre soumission là, maintenant, tout de suite :
« Si tu ne m’appartiens pas, on ne peut pas jouer! »
« Si tu ne me dis pas ce soir, si tu es mon/ma soumis.e, on ne se reverra plus! »
Les deux sont du vécu et honnêtement le chantage devrait mettre la puce à l’oreille. Ça ne présage rien de bon pour le reste de la relation…. Un conseil : FUYEZ !
Pour résumer
Des personnes peu recommandables, des pervers narcissiques et autres, il y en a plein dans notre univers.
Alors s’il vous plaît, protégez votre soumission, donnez-la à quelqu’un qui la mérite et c’est à vous soumis.e, et vous seul, de décider !
C’est également à vous de dire à votre Domina.nt que vous êtes prêt à porter son collier.
Ne vous précipitez pas, car brader sa soumission peut ensuite être très mauvais pour votre estime ! Les mauvaises expériences peuvent devenir des traumas. Et c’est à vous de prendre soin de vous, que ce soit physiquement ou mentalement.
Pour autant, rien ne vous empêche de vous amuser en séance, sans avoir une appartenance réelle dans un premier temps. Puis, petit à petit la confiance viendra peut-être.
Plus tard, quand vous déciderez que votre soumission lui appartient, pensez bien à définir dans le contrat les tenants et aboutissants de votre soumission.
[…] avons parlé il y a quelques jours de l’importance de ne pas brader sa soumission et de ne pas la donner au premier venu. Accepter une soumission mérite également une […]