L’article qui suit est basé sur mon point de vue, ma vision du BDSM et mon cheminement.
Lorsque je suis arrivé sur les réseaux sociaux BDSM, je me définissais comme “rigger” (gréeur), celui qui s’occupe du gréement et du matériel d’amarrage ou de levage, bref un gars qui joue avec des cordes😋, car c’était dans un premier temps la partie qui me parlait le plus.
J’ai eu plusieurs soumises, plus ou moins longtemps, avant de rencontrer Les_ah, relation qui m’a fait évoluer sur des pratiques plus vastes. Et jusqu’alors malgré mes différentes expériences je ne me voyais à aucun moment afficher « Maître » sur mon profil. C’est elle qui m’a donné les “titres” qui vont avec mes fonctions à ses côtés.
Elle m’a d’abord appelé “Wann” quand nous étions amis, avant de m’appeler “Monsieur” quand nous avons commencé à jouer ensemble, puis elle m’a donné sa soumission, à ce moment je suis devenu son “Dominant” puis avec le temps et la confiance son « Maître ».
C’est à la soumise de donner ce titre, à personne d’autres. Il faut bien garder en tête que sans la soumise, on est juste un type comme les autres, qui cherche quelqu’un pour assouvir ses envies (bref comme les vanilles😉).
Donc les types qui, à peine arrivé dans l’univers du BDSM qui se cherchent un pseudo qui commence par “Maître”, sont, pour moi, bien loin de la bonne voie. Par contre se définir comme Dominant il n’y a rien de mal à cela, c’est juste « affirmer » une manière d’être et/ou des penchants de la même manière que certains se définissent comme primal.
Comment mériter ses “titres” ?
Oui, ça se mérite, ce n’est pas un dû. Je n’ai pas de recettes miracles mais en nourrissant cette discussion avec des soumis(es) et Domina(nt), il y a plusieurs choses pour moi :
Savoir se contrôler soi-même :
Comment contrôler quelqu’un ou jouer avec des pratiques qui parfois sont dangereuses si on ne se maîtrise pas.
Être honnête même si ça peut faire mal :
L’honnêteté est très importante pour instaurer la confiance, que ce soit sur les petites choses quotidienne ou sur votre expérience.
Être ouvert aux dialogues :
Point crucial qui se recoupe avec le précèdent et qui est valable finalement dans importe quel couple, BDSM ou vanille. Encore plus dans le BDSM, je pense. Il faut être honnête et tout dire, ce qui va comme ce qui ne va pas. Mais aussi dialoguer pour construire la confiance que le Dominant à avec sa soumise et plus globalement la relation.
Donner de l’attention :
Que ce soit une relation à distance ou pas, ne vous embarquez pas dans une relation BDSM si vous n’avez pas de temps à accorder à votre soumis.e, un.e soumis.e ça ne se laisse pas sans nouvelle, un.e soumis.e à besoin d’attention pas seulement dans le jeu, vous devez savoir comment se passe la vie de votre soumis.e être là pour elle / lui sur tous les plans de sa vie pas uniquement dans l’acte BDSM.
De l’écoute :
Que ce soit en séance ou dans la vie, être attentif au moindre signe, à la petite parole innocente ou au langage corporel, souvent les soumis.es n’osent pas dire des choses de peur de décevoir ou de perdre leur Maître.sse, à vous de décrypter et aussi d’instaurer le climat de confiance qui permettra de désamorcer ces peurs.
Être dur mais juste :
Dur parce que chaque faute permet de jouer et que c’est également votre rôle de fixer des limites, éduquer, façonner mais, juste car une punition non méritée, injuste ou disproportionnée par rapport à la faute va plus vous décrédibiliser qu’autre chose.
Faire ce que l’on dit :
Si vous promettez une punition au paddle et que vous donnez une fessée (ou l’inverse), vous passez juste pour un clown, pas obligatoirement tout de suite mais petit à petit…, et ça ne vaut pas que pour les punitions, quand on dit quelque chose à quelqu’un on honore sa parole, c’est du respect mais aussi ça montre que vous êtes quelqu’un de confiance et de fiable.
Être humble :
Un.e Dom qui aborde une soumise qu’il aimerait sienne, ne peut pas donner des ordres tout de suite sans passer pour un bouffon, un.e Dom qui fanfaronne un peu trop peut aussi rapidement perdre toute crédibilité, ayez confiance en vous mais inutile d’en faire des tonnes ! N’oublions pas nous ne sommes ni plus ni moins qu’un être humain face à un autre être humain !
Et pour finir un soupçon de méfiance :
Pour protéger votre soumis.e, même un ami peut en trahir un autre, donc ne jamais faire totalement confiance aux gens qui vous entourent. Evitez de laisser votre soumis.e dans les mains d’un.e autre sans être là ou de la laisser lors d’une soirée sans le/la surveiller lorsqu’il/elle est attaché.e ou dans l’incapacité de se défendre ou se protéger .
Ce n’est pas parce qu’on pratique le BDSM, que tout est plus facile, que tout est dû pour le Dom,que le/la soumis.e va tout faire et le/la Dom va se la couler douce.
Le Dominant a des obligations (des devoirs), il doit prendre soin de sa soumise, la protéger, la faire grandir, la guider, l’aider (dans ses choix, dans sa vie (et j’ai bien dit aider, pas décider à sa place) ).
Le/la soumis.e est une pierre brute, le/la Domina.nt est là pour la polir pour en faire une pierre précieuse (phrase un peu clichée mais tellement vrai).
Bref, ce n’est pas simple d’être un Dominant, il faut faire attention à tout, tout le temps, être “droit dans ses bottes”. Mais également être vigilant lors des pratiques car il n’a pas le droit à l’erreur au risque de blesser son/sa soumis.e.
Le/La Domina.nt doit également en mon sens tout faire pour l’épanouissement de son/sa soumis.e, le tout sans se perdre ni perdre ses valeurs.
Le/la soumis.e se donne corps et âme, les deux sont fragiles et ne doivent pas être abîmé (ou pas trop, on peut faire une rayure ou deux sur la soum 😋).
Si vous souhaitez en savoir plus sur les droits et devoirs du/de la Domina.nt et du/de la soumis.e , rendez-vous sur notre live instagram à ce sujet :
Partie 1
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